Dans ce flot de petits et de grands drames quotidiens représentés au théâtre médiatique l’insignifiant se mêle au significatif, et de ce fait, à notre usure quotidienne. Pour ce qui est déjà du significatif, les ouvriers du chantier naval d’Eleusis qui n’ont pas reçu de salaire depuis plus de six mois, ont poussé les barrières du Pentagone grec pour ainsi pénétrer dans les lieux. Ils travaillaient encore récemment pour un certain nombre de commandes de la marine nationale, sauf que la faillite intérieure, autrement-dit le défaut (de paiement) de l’État grec vis à vis du marché interne en a décidé différemment. La manifestation a été violemment réprimée par les MAT (CRS). Le responsable de la police du secteur a été suspendu de ses fonctions « pour insuffisance » d’après le communiqué du ministre Dendias, et plus de cent manifestants ont été arrêtés et transférés aux locaux de la Direction centrale de la police, avenue Alexandras.
C’est devant ce bâtiment, que j’ai rencontré certains d’entre eux dans l’après-midi, venus nombreux, pour soutenir leurs camarades, et surtout, pour exiger leur libération. « On nous achève, travailler six mois sans salaire, puis... plus de travail du tout, nous voulons du travail et du pain ». Effectivement. On entendait scander à répétition : « Du pain, de l’éducation et de la liberté », un slogan déjà célèbre à l’époque des colonels. Puis, il y avait les badauds, plutôt bienveillants mais muets avant les lacrymogènes et avant une première dispersion des manifestants, lesquels se sont vite regroupés un peu plus loin. Et pour le reste, la vie... normale. Nos chiens, place de la Constitution, beaucoup de monde, les vendeurs et vendeuses de billets de loterie, les mendiants jeunes ou âgés, plus un récent bouquet de fleurs déposé sur l’arbre de Dimitri. J’ai aussi remarqué la fermeture d’une boutique encore ouverte la dernière fois. C’est notre « dernière fois » à nous tous qui se répète inlassablement depuis deux ans. C’est aussi cette fin interminable qui nous mine le moral plus qu’autre chose. Ne plus pouvoir faire son deuil après le choc, puis passer à autre chose, recomposer, résister et enfin rêver.
Mais voilà deux jours que notre système politique entre aussi dans un mauvais rêve. Son personnel est en ébullition soudaine, et avec lui, tout ce que le pays compte en faune nécrophage, à cause d’une petite clé USB. Une clé USB d’ailleurs nommée « clé Lagarde » et pour cause : Elle contient un fichier sous forme de liste, dévoilant les noms des « concitoyens économiquement migrateurs » vers le paradis des banques suisses, fichier confié en automne 2010 (selon la presse grecque) par Christine Lagarde au ministre Papakonstantinou, alors éphémère liquidateur au ministère de l’Économie. C’était bien entendu, sous la gouvernance du conférencier Papandréou, cet homme politique qui à l’échelle de l’Europe, fut le premier à inaugurer officiellement la privatisation de son gouvernement, livrant le pays clé en main aux escrocs.
Durant deux ans, cette clef USB dont la « procédure d’acquisition » serait plutôt officieuse qu’officielle, n’a été exploitée que partiellement par les politiciens Pasokiens, suivant leur humeurs du moment et avant tout, en harmonie avec leur jeu politicien. Ces gens excellent indiscutablement dans ce sport, on le sait. Ce n’est qu’en début de semaine, que Venizélos, le chef Pasokien, s’est décidé à transmettre sa clé USB à Samaras par courrier. Venizélos à retrouvé la clé... en faisant le ménage chez lui, après l’avoir emportée depuis son ex-ministère. En Grèce c’est aussi cela la continuité de l’État. Le scandale est grand, sauf qu’il n’impressionne plus grand monde.
Certains Pasokiens et anciens ministres et amis de Papandréou, viennent de quitter le PASOK, comme Yannis Ragousis, retourné sur son île, Paros. C’est alors dans l’urgence que les parlementaires Pasokiens se réunissent ce soir, car « cette dernière crise, serait alors très grave, pour le parti déjà, mais aussi, pour le gouvernement tripartite, c’est même un séisme », estiment nos journalistes plus préoccupés que jamais du sort de notre système politique. On aurait pu penser que nous sommes toujours dans l’insignifiant, pas si sûr. Ce soir (04/10) nous venons d’apprendre que Leonidas Tzanis, ancien ministre au cabinet Simitis (ex-député PASOK également), s’est pendu dans l’après-midi au garage de son domicile à Volos (en Thessalie). Son nom figurerait sur la « liste Lagarde » selon le reportage du moment (Real.gr).
À ma connaissance, il s’agit du premier suicide d’un homme politique, c’est toujours douloureux, néanmoins tout laisse à penser que nous ne sommes plus si loin d’un tournant. Finalement, la mort de notre économie, c’est à dire du travail, des biens nationaux, de la propriété privée, et de toute forme de souveraineté, entraîne inexorablement avec elle, la mort du système politique, au sens propre et figuré ce soir.
Tout laisse croire également, que la mise à mort du système politique serait aussi une nécessité structurelle du système bancocrate, d’ailleurs à faire valoir immédiatement si possible. Néanmoins, certains « résidus » dans nos réflexes citoyens, en empêcheraient pour l’instant la mise en œuvre. Jusqu’où ? Les Troïkans sont à Athènes, et ce soir, ils ont sans doute signifié leur dernier ultimatum relatif aux nouvelles mesures d’austérité au ministre de l’Économie, Stournaras. Samaras craint désormais un hiver social... rechaussé, tandis qu’un ancien du FMI, Panagiotis Roumeliotis (qui fut le représentant de la Grèce auprès du FMI), vient de publier un livre-document sur... l’arrivée du FMI en Grèce : « c’est par mon ami Dominique Strauss-Kahn que j’étais au courant des pièges contenus dans le futur mémorandum (à l’époque). Je l’avais dit à Papandréou, en précisant même que Dominique Strauss-Kahn était favorable à la restructuration de la dette grecque, condition déjà indispensable pour la réussite du programme, memorandum ou pas. Mais les représentants de certains pays européens ont refusé catégoriquement cette proposition, car ils souhaitaient d’abord protéger leurs banques, et ensuite infliger, comme ils prétendaient eux-mêmes, une punition exemplaire à la Grèce ». On estime par ailleurs que les banques allemandes par exemple, auraient gagné plus de 60 milliard d’euros, rien que par leur « gestion » de la dette grecque, ceci expliquerait aussi cela.
Ces derniers jours également... on dirait par coïncidence (!), le Premier ministre de l’euro, Costas Simitis, depuis l’Allemagne (un pays avec lequel il est visiblement très lié), a estimé de son côté que « le Mémorandum I, a été une erreur fatale » ; étrange et soudain « réveil »... Ce soir encore, Antonis Samaras, a déclaré que « les hommes ne sont pas des pièces détachées ou des chiffres nus. À la limite, les politiciens sont des consommables. La démocratie par contre ne l’est pas ». Simple rhétorique d’un seul jour, ou alors « confidences » significatives ? Elles sont d’autant plus « étranges » ces confidences, car faites, au moment, où les États-Unis et l’Allemagne, seraient en désaccord (au moins) sur le dossier grec. Nous comprenons (aussi parce que certains journalistes font encore leur travail), que depuis un moment, le gouvernement espagnol exerce une répression sans précédent sur les manifestants et que le cabinet Coelho au Portugal a du mal à faire passer l’austérité. Et pourtant, le « Traité européen sur la stabilité, la coordination et la gouvernance » (TSCG) et son « Mécanisme européen de stabilité » (MES), institution anti-démocratique par excellence est sur le point d’être ratifié par les pays concernés...
Mais à part la « clé USB Lagarde », nos vieux chroniqueurs radio, ont aussi remarqué jeudi matin, le reportage sur la dévaluation de la devise iranienne face aux monnaies étrangères, l’interprétant comme étant un signe de déstabilisation à l’échelle de la région.
Puis et enfin, le numéro du mois d’octobre de la revue (de gauche) UNFOLLOW est déjà en kiosque, sur sa couverture un avertissement : « Voilà qui te sauvera, si tu ne fais rien [contre] ». Je l’ai achetée, mais c’est pour la lire finalement un autre jour... usure quotidienne.
Panagiotis Grigoriou, vendredi 5 octobre 2012
Visite guidée
La récente ébullition athénienne n’est pas pour une fois, un de ces mythes médiatiques dont on a l’habitude. Car, aux « affaires » impliquant des politiciens du PASOK et de la Nouvelle Démocratie, à la « liste Lagarde » et au « blocage » dans les négociations entre les « nôtres » et la Troïka, s’ajoute depuis hier (04/10), le récent rapport économique signé Alpha Bank. Selon ses analystes, « la politique de la Troïka qui ajoute de la récession à la récession en retardant sans raison apparente le versement de la dernière tranche de 31 milliards d’euros, conduit le pays tout droit vers la faillite ».
On dirait que brusquement, certains banquiers... ont découvert l’Amérique (ou ses élections). D’où probablement l’empressement d’Angela Merkel à se rendre à Athènes mardi prochain, afin de rencontrer Antonis Samaras. Qualifiée de « visite normale » par le porte-parole de la chancellerie, il n’en demeure pas moins que ce voyage est évidement précipitée. Et depuis que la nouvelle s’est propagée, d’ailleurs très rapidement vendredi, les syndicats (toutes branches confondues), appellent à manifester mardi prochain, Place de la Constitution. De leur côté, le responsables du parti des « Grecs Indépendants » (droite anti-mémorandum), a annoncé son rassemblement devant l’ambassade allemande. En d’autres temps, les chroniqueurs auraient souligné que la colonie commence à ne plus supporter le régime de l’Indigénat, mais c’est méconnaitre que les Grecs ont aussi voté, et même par deux fois.
« C’est un développement positif, le fait que Mme Merkel ait accepté mon invitation de venir dans notre pays. Nous l’accueillerons comme il se doit à un dirigeant d’une grande puissance et pays ami », vient de déclarer Samaras vendredi après-midi. Paraphrasant un peu un précédent historique déjà tristement célèbre et pas si vieux d’ailleurs, j’imagine bien Antonis Samaras, déclarer même mardi quelque chose de ce genre : « Cette deuxième rencontre de haut niveau entre l’Allemagne et la Grèce marque le redressement de notre pays. C’est librement que je me suis décidé à inviter Madame la chancelière ici à Athènes. Je n’ai subi de sa part aucun diktat, aucune pression. Une collaboration renforcée dans tous les domaines, a été envisagée entre nos deux pays. J’en ai accepté le principe... depuis juin dernier. Cette collaboration doit être sincère... Cette politique est d’abord la mienne, puis, celle des deux autres partis qui participent au gouvernement. C’est moi seul que l’Histoire jugera, car c’est du maintien de la Grèce dans la zone euro qu’il s’agit. Mon entrevue avec la chancelière Merkel à Athènes fut même une surprise - une émouvante surprise... En repoussant l’idée d’une relation de punition et d’oppression, la chancelière Merkel entend permettre à la Grèce de s’intégrer volontairement dans le nouveau système européen qu’elle créera lorsque la crise sera terminée... La collaboration est dans l’ordre naturel des choses. Elle est indispensable à la Grèce comme elle est utile à l’Allemagne » ! L’histoire ne se répète pas... la géopolitique, si.
La construction dite européenne s’est abîmée sous les flots... des capitaux tournants, réels et inventés, après avoir heurté le rocher de la géopolitique. L’importante voie d’eau a très rapidement fait sombrer le navire , très rapidement même, quand on y réfléchit bien en termes de temporalité historique, autrement-dit, de longue durée. Ce qui n’est pourtant pas la grande préoccupation de mon cousin Costas, rencontré hier et toujours conscient de instantanéité de l’existence humaine. La corruption, devenue putréfaction de notre système politique, ne le concerne même plus : « Ce n’est pas que je m’intéresse pas à ce qui se passe, c’est que cet univers m’a toujours été si lointain et heureusement inaccessible. J’ai toujours œuvré dans mon petit coin, pratiquant les belles petites choses de la vie : mes cours, mes élèves, mes formules [Costas est professeur de mathématiques au sein d’un établissement privée]. Ces exagérations du lifestyle m’ont toujours apparues pour ce qu’elles étaient réellement, à savoir, stupides et dangereuses.
Je suis resté le seul adepte d’une certaine litote parmi les amis et nos autres cousins par exemple, et ceci sans me priver. J’ai toujours géré en économe, je dirais même en bon « économiste ». Puis, juste avant la crise, j’avais encore de l’épargne, constituée en vingt ans de travail, vingt huit mille euros pour tout dire. Depuis un an, je puise dans cette épargne pour m’en sortir... En 2010, je gagnais 16 euros de l’heure, depuis le mémorandum II, mon salaire est descendu à 12 euros de l’heure, puis mardi dernier, la direction nous a convoqués pour nous annoncer que désormais nous serons payés 6 euros de l’heure. C’était le choc de ma vie. Ce qui fait un salaire mensuel net d’environ 450 à 480 euros. Voula, ma compagne, vient de retrouver du travail dans sa branche le secrétariat, pour... 550 euros de salaire net. Un contrat de travail « de nouveau type » comme on dit. Avant d’être licenciée il y a six mois, elle gagnait 1.200 euros. Et enfin, je suis imposé trois fois plus qu’en 2010, gagnant trois fois mois. Personne ne consommera plus grand-chose dans ce pays, je ne comprends plus rien, sauf que je n’ai plus le choix. J’ai accepté la diminution de mon salaire, je sais que les parents de nos élèves, ont aussi fait baisser leurs frais de scolarité à moitié presque. C’est un cercle vicieux. Il n’y a plus d’économie, c’est de survie qu’il s’agit.
Je ne comprends plus qu’on veuille ainsi couler tous les gens honnêtes du pays. Nous ne sortons plus, nous ne buvons presque plus de café en dehors de chez nous, nous perdons nos amis et nous devenons des lapins dans un clapier. Je me souviens que je gagnais environ six euros de l’heure en 1999, c’est à dire 2.000 drachmes. On dirait que nous revenons à 1999, mais en réalité c’est pire, car tout ce que nous payons en euros est beaucoup plus cher qu’à l’époque. Je viens de calculer qu’en 1999 je gagnais également 500 euros par mois, c’est à dire environ 170.000 drachmes. Mais l’essence pour ma voiture, qui d’ailleurs est toujours la même depuis 1992, coûtait 180 drachmes le litre (0,52 euro) et boire son café ici, 100 drachmes. Nous faisons le plein à 1,80 euro le litre, et nous venons de payer nos deux cafés six euros. Heureusement que nous partageons une seule voiture pour nous rendre jusque aux bords de mer. »
Effectivement, j’ai accompagné mon cousin Costas sur la plage de Kavouri hier matin, une plage de notre enfance comme on dit parfois. Ancien sportif amateur de natation, il pratique toujours sa discipline en mer jusqu’en novembre, et ensuite durant l’hiver, en piscine. « Cela me coûtera moins cher d’aller à la piscine municipale, si je tiens compte du prix de l’essence – ajouta-t-il. Mais j’ai également calculé autre chose. En 1999 je gagnais environ 9 souverains d’or (Elisabeth II) par mois, avant la crise (2010) moins de six, et actuellement 1,5... pièce Elisabeth II par mois. Donc la crise c’est la dévaluation de notre travail, plus le lifestyle, c’est à dire l’endettement. Et regarde notre autre cousin Petros. Il n’a jamais travaillé ailleurs qu’à la Bourse, il a brassé de l’argent facile, il s’est acheté sa Mercedes comme tout ce monde à crédit, il a déjà vendu deux de ses quatre biens immobiliers depuis, car criblé de dettes, et il cherche à se reconvertir dans le commerce, mais pour vendre quoi ? En plus, il ne sait rien faire d’autre que boursicoter ou rêver d’une résidence à Mykonos. En tout cas, il en a rêvé pendant si longtemps, il était même sur le point d’en acquérir une, en 2010. En 2012 il ne sait plus comment s’en sortir, lui et sa famille, surtout depuis que sa femme est au chômage. Sans jamais économiser évidement. Et toujours en nous cassant les... avec ses amis au PASOK ou à la Nouvelle Démocratie, lesquels l’ont laissé sombrer aussi. Je ne le plains pas Petros, mais nous, pourquoi payons-nous, nous aussi ? »
Costas, Petros et... Élisabeth II. La mer nous a fait du bien, le café aussi. La sociabilité est hélas la première grande victime de l’austérité, à moins de réinventer autres codes et manières, mais ceci exigera du temps et... des antidépresseurs somme toute plus puissants que notre radieux soleil. Autant demander la lune.
Hier, cette plage de Kavouri était nettoyée par des bénévoles américains, une action organisée en commun, par la Ligue Grecque de la Protection de l’Environnement Marin (HELMEPO), par l’Ambassade des États-Unis et par les établissement scolaires américains d’Athènes. Ces gens étaient heureux, souriants et radieux. Les rencontrer ainsi soudainement, c’était un petit choc de civilisation. Et enfin, plus de 700kg de déchets ont été collectés paraît-il, sous l’œil des cameras et sous la protection de la police et des gardes-côtes, arrivés en bateau Zodiac. Ces derniers ont aussi commandé leur café, l’emportant à bord. Au moins, nous avons pu rigoler un peu nous aussi. Tout ne serait donc pas encore définitivement perdu dans ce pays ! Comme nos informaticiens experts en réseaux qui partent en Chine pour entreprendre.
C’est mon ami Meletis l’informaticien qui nous le disait cette semaine : « Ils gagnent bien leur vie, ils se sont déconnectés enfin du système d’extermination fiscale des Troïkans, et parfois, ils peuvent travailler depuis Athènes ou depuis la Crète, ils n’ont pas besoin d’être en Chine de manière permanente, leur capital c’est d’abord leur cerveau. Après ma formation [informatique et imagerie médicale], j’irai sans doute les voir, quittant mon poste actuel. Je gagne désormais 850 euros par mois, et je ne suis pas prêt à poursuivre le chemin de la paupérisation très longtemps, d’autant plus, que la société est incapable à réagir face à sa destruction. Peut-être aussi parce que le système politique et les institutions ont besoin d’un formatage complet, mais certainement pas celui opéré par le logiciel Merkel. En tout cas, je pense aller manifester mardi prochain, la chancelière doit enfin réaliser dans quel pays elle met les pieds ».
Madame Merkel, devrait aussi visiter une épicerie dans un quartier de l’agglomération proche de la côte. Elle est resté la même depuis les brèves années de notre enfance, a fait remarqué mon cousin Costas sur le chemin du retour, « un miracle ». Mais ailleurs, et à titre d’exemple, certains bâtiments appartenant aux Hôpitaux Publics d’Athènes sont laissés à l’abandon complet depuis. Non sans contraste, un récent centre scientifique est installé à proximité, on y mène, semble-t-il de la recherche fondamentale et appliquée dans les domaines de la biochimie, de la biologie cellulaire, et de la génétique moléculaire, une autre Grèce ?
C’est aussi le pays où un demi-million d’enfants vivent sous le seuil de pauvreté selon un rapport de l’Unicef. Coïncidence de calendrier peut-être, la Ligue de Protection de Animaux, tire aussi la sonnette d’alarme sur la multiplication des cas de torture et de mise à mort concernant nos animaux. Une dame rencontrée dans le Proastiakos (notre RER... monoligne), emmenait un chat chez le vétérinaire : « Je donne à manger aux chats et aux chiens du quartier. Il a été torturé, comment dire pour rien. Les gens sont devenus violents et pas seulement qu’entre eux. Je travaille dans l’orfèvrerie, ainsi que dans la bijouterie artisanale, nous exportons beaucoup, je suis dessinatrice. J’irai m’installer ailleurs qu’à Athènes je crois... ». Drôle de semaine.
Panagiotis Grigoriou, samedi 6 octobre 2012