L’événement prête à sourire mais il est plus sérieux qu’on ne le croit. Ce lundi 19 novembre se tient la Journée mondiale des toilettes, qui vise selon ses organisateurs à mettre l’accent sur les 2,5 milliards de personnes dans le monde qui n’ont pas accès à des sanitaires dignes de ce nom.
Créée en 2001 par le Singapourien Jack Sim, l’Organisation mondiale des toilettes visait à briser le tabou autour des lieux à travers des campagnes de publicité humoristiques pour sensibiliser le grand public sur cette problématique de santé.
Selon les chiffres de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), les maladies diarrhéiques sont la deuxième cause de mortalité infantile chez les enfants de moins de 5 ans. Comme le note l’OMS, ce sont des infections dont les causes sont connues et les traitements efficaces, mais qui tue chaque année 1,5 million d’enfants dans le monde.
Vendredi 16 novembre, l’ONU, par la voix de la rapporteure spéciale chargée de l’eau potable et de l’accès sanitaire, Catarina de Albuquerque, s’est associée à l’initiative, assurant que l’élimination des inégalités peut commencer à « l’endroit où l’on s’y attend le moins, les toilettes ».
« L’accès à des toilettes illustre mieux que toute autre chose le fossé entre ceux qui en bénéficient et les autres, a ajouté Mme de Albuquerque. Chaque jour, 7 500 personnes dont 5 000 enfants de moins de 5 ans meurent des suites d’absence de sanitaires. Chaque année, 272 millions de jours de classe sont manqués du fait de maladies dues à des manques de sanitaires. » Elle a enfin relevé que plus d’une personne sur trois n’a pas accès à des sanitaires.
« L’accès à des services sanitaires est l’un des principaux objectifs du Millénaire pour le développement » de l’ONU, et « il ne sera visiblement pas atteint en 2015 », selon l’experte, qui estime à 1 milliard le nombre de personnes qui font tous les jours leurs besoins en plein air. « Essayez de vous imaginer sans toilettes, ni au travail, ni chez vous, imaginez que vous devez vous soulager dans les rues de votre ville, imaginez de devoir trouver chaque jour un endroit sûr, imaginez l’insécurité et l’indignité d’une telle situation, spécialement si vous êtes une femme », a exhorté Mme de Albuquerque.
(Avec AFP)