Ce sont entre 2500 et 3000 personnes qui se sont rassemblées à Carhaix dans le Finistère ce 2 novembre à l’appel de l’intersyndicale CGT – Solidaires – FSU. La satisfaction se lisait sur les visages tant le pari était risqué de mobiliser en quatre jours pendant les congés de la Toussaint dans un contexte où tous les médias régionaux se rangeaient derrière la bannière du patronat finistérien. Cette manifestation a vu, aussi, la participation militante des partis du Front de gauche (Parti de Gauche représenté par Raquel Garrido, PCF, Fase) ainsi que d’EELV. Le témoignage des salariés des entreprises victimes des plans de licenciement (en particulier ceux de Marine Harvest et de Tilly Sabco) a été un des moments les plus émouvants de cet après- midi.
Face à l’ignoble opération de détournement de la colère sociale par les forces les plus réactionnaires de la droite bretonne, les manifestants de Carhaix ont tenu à exprimer l’urgente nécessité de clarifier les enjeux pour permettre au mouvement syndical de reprendre la main. Moins nombreux qu’ à Quimper, ces manifestants ont sauvé l’honneur du syndicalisme en Bretagne et, surtout, permis d’ouvrir des perspectives de mobilisation unitaire sur des bases syndicales à des années lumières des objectifs ultra-productivistes, antisociaux et anti écologiques de la FDSEA du Finistère à la manœuvre à Quimper. Thierry Gourlay qui s’exprimait au nom de l’intersyndicale a conclu “la CGT, FSU et Solidaires vous appellent à poursuivre l’action. Les organisations syndicales de salariés vont proposer d’autres temps forts de mobilisation dans les semaines à venir, pour les salariés et ceux qui voudront les retrouver”. Est déjà prévue, le 23 novembre à Rennes une mobilisation contre la casse de l’emploi dans l’automobile, l’électronique, et l’agroalimentaire. cette fois, la CFDT et FO participeront, aussi, à cette initiative.
Michelle Carmes