Montreuil, le 21 novembre 2006.
La fédération des finances CGT vient de prendre connaissance d’un texte intitulé « Pourquoi je voterai non à la liste des fondateurs » signé par Jean-Christophe CHAUMERON.
Ne souhaitant en rien polémiquer avec Jean-Christophe, ni sur la forme, ni sur les contenus du texte, la fédération des finances CGT apporte les précisions suivantes :
– Les propos de Jean-Christophe CHAUMERON n’engagent en rien la fédération des finances CGT.
– Lors de son récent congrès, la fédération des finances CGT a confirmé sa volonté de travailler à des coopérations renforcées et ouvertes avec les acteurs des mouvements sociaux.
Dans ce cadre, en tant que membre fondateur de l’association ATTAC, la fédération des finances CGT assumera, pleinement et entièrement, comme elle l’a toujours fait, toutes ses responsabilités, au sein de la direction de l’association en proposant des champs d’actions et de réflexions.
Elle entend également apporter, avec l’UGICT CGT, toute sa contribution a la définition d’un véritable avenir pour l’association au service de son développement, dans la démocratie et la transparence.
– La fédération des finances CGT considère que la présence des fondateurs au Conseil d’administration est nécessaire pour garantir la diversité d’Attac et son indépendance.
Il s’agit aussi, de construire, ensemble, au sein du Conseil d’Administration, des convergences entre les fondateurs et les représentants des adhérents individuels.
C’est pourquoi la fédération des finances CGT appelle à voter pour la liste proposée par le collège des fondateurs.
Pour la fédération des finances CGT,
Christian PIERRE,
Trésorier de l’association ATTAC de 2002 à 2004,
Membre du Conseil d’Administration de 2001 à 2006,
Représentant de la fédération des finances CGT au collège des fondateurs.
Christophe DELECOURT
Secrétaire Général de la fédération des finances CGT
Document
POURQUOI JE VOTERAI NON À LA LISTE DES FONDATEURS
Par Jean-Christophe Chaumeron, ancien trésorier d’Attac et représentant de la Fédération CGT des finances
J’ai attendu une prise de position de ma fédération à son plus haut niveau, son congrès, pour exprimer mon point de vue sur la crise qui agite Attac depuis des mois sinon des années.
Je le fais en conscience à partir d’une expérience de membre fondateur, trésorier national de 1998 à 2000, date à laquelle je dus démissionner pour assumer mes responsabilités de secrétaire général adjoint de la fédération des finances CGT, et non pas sur un quelconque désaccord ni avec les orientations ni avec les conceptions et méthodes de direction de l’organisation.
J’avais été l’un des premiers mais pas le seul à pointer cependant la contradiction qui se faisait jour entre la formation d’Attac autour de ses fondateurs (journaux, syndicats, associations de lutte des « « sans » » et organisations d’éducation populaire) d’une part, et de l’autre la montée en puissance et en exigences des adhérents directs qui souhaitaient participer à tous les stades de la vie de leur association.
Il fallut d’abord créer la Conférence nationale des comités locaux (CNCL), mais le Conseil d’administration restait verrouillé par la majorité accordée aux fondateurs (18 postes sur 30), puis lors du remplacement à pourvoir du président en 2002, en tant que membre de la commission dite des « « sages » » j’ai essayé de contribuer à la résorption du problème par le haut comme on dit en contribuant aux propositions qui accompagnèrent la proposition de Jacques Nikonoff à la présidence.
Je dois dire à ce sujet que j’avais noté à l’époque la réticence exprimée par des fondateurs très actifs aux propositions de Jacques à vouloir faire pénétrer Attac dans les cité et entreprises, tracter dans les escaliers et devant les gares, etc., sentant ou plutôt pressentant que cette orientation de se tourner vers les couches populaires qui souffrent le plus des politiques libérales était ressenti par beaucoup comme un empiètement sur les prés carrés des uns et des autres, et que j’ai senti que nous allions au clash notamment avec les syndicats, une campagne anti-Attac se déroulant même à la CGT dans ses plus hautes instances autour des rapports entretenus et à entretenir entre les deux organisations.
Pour avoir participé à la première réunion entre deux délégations, l’une conduite par Bernard Thibault, et l’autre par Bernard Cassen, dans laquelle figuraient les fondateurs syndicaux CGT (UGICT et Fédération des finances) il fut explicitement dit que la CGT n’adhèrerait pas en bloc à Attac d’une part pour ne pas en plomber la composition, mais aussi de l’autre pour ne pas, par une décision de sommet, escamoter dans ses propres organisations la nécessité de travailler les questions soulevées par Attac. Enfin, et il faut le souligner, aucun mandat n’a été officieusement confié à l’UGICT-CGT pour porter la voix de la confédération.
Ce long rappel étant fait et au vu des modifications intervenues tant dans la composition du collège des fondateurs organisations ou individuels, au vu aussi du rôle décisif qu’ont joué les collectifs dans la bataille du NON au TCE et l’animation, l’impulsion sans faille de sa direction, je pense qu’il est temps de transformer Attac en une Attac de deuxième génération et que si « « pendant sa mue le serpent est aveugle » » il ne faut pas se perdre quant à la direction essentielle : ATTAC AUX ADHERENTS, et ATTAC INDEPENDANTE DES CARTELS, DES PARTIS, et autres groupes de pression...
C’est la raison pour laquelle je me félicite que la Fédération des finances CGT ait décidé à son congrès, donc démocratiquement, de reprendre toute sa place et ses responsabilités dans notre organisation, que la confédération ait remis les pendules à l’heure quant à la participation de ses adhérents et organisation à Attac, et sur ces bases pour UNE ATTAC DE NOUVELLE GÉNÉRATION JE VOTERAI NON À LA LISTE BLOQUÉE DES FONDATEURS ET APPELLE À TITRE INDIVIDUEL MAIS FORT DE L’EXPÉRIENCE PASSÉE, AU VU DES DIFFICULTÉS ACTUELLES, ET DANS LA PERSPECTIVE DES COMBATS A VENIR MES AMIS ET CAMARADES A FAIRE DE MEME, POUR QUE VIVE ATTAC !