Arlette Laguiller a achevé sa dernière campagne présidentielle, jeudi 19 avril à Nantes par un meeting devant plus de 700 personnes. Créditée de moins de 3 % dans les sondages, la candidate de Lutte ouvrière est présente pour la sixième fois à un scrutin présidentiel.
Après 47 ans de militantisme, Mme Laguiller cédera la place à une nouvelle génération. « Je souhaite plutôt que ce soit une femme », a-t-elle ajouté. Concernant la fin de sa campagne, elle a déclaré qu’elle n’aurait « pas une larme pour ça ».
« J’ai plutôt eu envie de pleurer lorsque j’ai visité des usines occupées par leurs salariés. Ce sont des gens complètement désespérés, mais qui se battent jusqu’au bout. » Arlette Laguiller va par ailleurs rester porte-parole nationale de Lutte ouvrière. « Depuis mes 20 ans, je n’ai pas cessé de militer, et je vais continuer », a-t-elle ajouté.
« ÇA FAIT UN PINCEMENT AU CŒUR »
Selon elle, il faut « que l’extrême gauche fasse un bon score » pour empêcher Ségolène Royal « de dériver vers une politique de droite » si elle est élue. Elle a d’ailleurs critiqué « le contrat première chance » de la candidate socialiste qu’elle juge « presque pire que le CPE dans la mesure où c’est l’Etat qui paiera finalement le salaire du jeune qui serait embauché ». Selon elle, il est « invraisemblable que Ségolène Royal ne soit pas au deuxième tour ». Mais elle s’est refusée à tout commentaire sur un appel au report de vote entre les deux tours.
En meeting, elle a repris ses propositions de « défense des travailleurs ». Elle a ainsi réclamé la création d’un « Office national du logement », pour construire « un million de logements par an pendant trois ans ». Elle a aussi demandé « l’augmentation de tous les salaires de 300 euros nets », revendication que l’assistance a saluée en scandant : « Et un, et deux, et 300 euros ! »
Après avoir entonné une dernière fois L’Internationale poing levé, Arlette Laguiller a été assaillie à la fin de son meeting par des dizaines de militants venus l’embrasser sur scène ou la prendre en photo. « C’est sûr, ça fait un pincement au cœur, confie Nathalie Pegnet, 45 ans, contractuelle dans l’éducation nationale et militante LO, elle a vraiment marqué le mouvement ouvrier ».« Il y a un peu d’émotion ce soir, mais le combat continue », estime de son côté Charles, étudiant de 20 ans. Pour le meeting, lui et six autres de ses amis avaient inscrit les lettres A.R.L.E.T.T.E sur leurs T-shirts.