La police pakistanaise a indiqué, mercredi 6 juin, avoir arrêté environ 350 opposants à la veille de nouvelles manifestations prévues contre le président Pervez Musharraf. Ce dernier traverse une grave crise politique depuis qu’il a limogé en mars le président de la cour suprême Iftikhar Muhammad Chaudhry, le 9 mars.
Environ 200 personnes ont été appréhendées lundi et mardi et 150 autres dans la nuit de mardi à mercredi. La plupart ont été arrêtées à Lahore, capitale du Pendjab, dans l’est du pays, et d’autres à Rawalpindi, près de la capitale Islamabad. « Le coup de filet continuera tant que les opposants défieront l’interdiction de se rassembler », a prévenu un officier de police.
RAIDS DE LA POLICE
Le parti de l’opposition de l’ex-premier ministre Benazir Bhutto, le Parti populaire du Pakistan (PPP), a confirmé l’arrestation de trois cents de ses militants. L’autre formation de l’opposition, la Ligue musulmane du Pakistan de l’ancien premier ministre Nawaz Sharif, a dénoncé des raids de la police aux domiciles de partisans dans tout le Pendjab.
Les partis de l’opposition ont accusé le gouvernement de « se comporter comme un éléphant malade » en tentant de contrecarrer des manifestations favorables au juge Chaudhry. Selon eux, ce limogeage est une manœuvre du gouvernement pour éviter toute contestation constitutionnelle avant les élections présidentielle et législatives prévues fin 2007 et début 2008.
Note d’ESSF
1. Parmi les personnes interpellées se trouve Farooq Tariq, secrétaire général du Labor Party Pakistan (LPP). Voir, en anglais : Farooq Tariq arrested a second time in less than four weeks et Farooq Tariq detained for 3 months, sent to Bahawalpur Jail