Selon des informations reçues en début de semaine [semaine du 2 juillet, ndlr], le Procureur général Daniel Zappelli préparerait, en complicité avec le propriétaire Monsieur Michael Schroeder, une évacuation sauvage des habitantes et des habitants de RHINO pour la mi-juillet.
Le propriétaire n’est au bénéfice d’aucun titre ou jugement qui lui permettrait d’obtenir l’évacuation de manière licite. Au contraire, une procédure en constatation de l’existence de contrats de baux est pendante pardevant le Tribunal des Baux et loyers, ce qui prévient toute évacuation légale tant qu’une décision à ce sujet n’aura pas été prise. Par ailleurs, le Tribunal fédéral avait clairement indiqué que la voie à suivre pour obtenir l’évacuation des immeubles de RHINO était la procédure civile, que le propriétaire a d’ailleurs engagée, mais qui n’a pas encore abouti.
L’opération devrait se dérouler de la manière suivante : dans un premier temps, la police arrêtera les habitants, en prétextant du flagrant délit de violation de domicile. Une fois l’immeuble vidé, les représentants des propriétaires, accompagnés d’un huissier de justice et d’une entreprise de déménagement, viendront constater que l’immeuble est vide, qu’en conséquence personne n’y habite, et videront les lieux de toutes les affaires qui appartiennent aux habitants. Les immeubles seront alors rendus inhabitables (vitres brisées, toilettes bouchées, plafonds arrachés, etc.) et ensuite surveillés par une société privée de sécurité, cela afin d’éviter que les habitants ne puissent revenir chez eux.
La complicité entre la police, agissant sur ordre du Procureur général, et le propriétaire, permettra ainsi de contourner les exigences légales en matière d’évacuation. Le prétexte du flagrant délit de violation de domicile est tristement risible, en particulier après dix-neuf ans d’occupation pacifique. Les habitants ont par ailleurs indiqué par écrit à Madame la Cheffe de la police qu’ils étaient prêts à se présenter spontanément à la police ou devant un juge pour répondre des accusations lancées contre eux. Leur arrestation a donc pour seul but de faire procéder à l’évacuation de leurs appartements, et aucunement de faire avancer une procédure pénale.
Ce type d’opération, qui a déjà été utilisé notamment pour l’évacuation de la maison Blardonne, au 11 Bd St-Georges, démontre l’immense capacité de nuisance d’un Procureur général qui se fait l’allié des grands propriétaires fonciers, en toute illégalité.
Les habitants des immeubles utiliseront tous les moyens possibles pour s’opposer à cette opération illicite, menée paradoxalement par le Procureur général, dont la fonction est justement de garantir le respect des lois dans la République et Canton de Genève.
Nous appelons la population genevoise à manifester son désaccord à l’égard des méthodes honteuses planifiées par le Procureur général et à soutenir les habitantes et habitants de RHINO.