Le 15 janvier, les salariés des différents secteurs de la fonction publique algérienne étaient appelés à la grève, par une coordination nationale de douze syndicats autonomes, contre l’accord négocié par le gouvernement et l’Union générale des travailleurs algériens (UGTA, la confédération syndicale historiquement liée au FLN et, par ce biais, au pouvoir).
Cet accord sur les statuts des fonctionnaires, et particulièrement leur grille salariale, est très déséquilibré. C’est pourquoi la grève a été suivie à travers tout le pays par environ 80 % des salariés – avec des pointes à 100 % dans certaines universités ou hôpitaux). Elle succédait à une grève massivement suivie, les 12 et 13 janvier, dans l’Éducation. Ce qui constitue un encouragement à ne pas en rester là. Plusieurs syndicats, membres de la coordination des syndicats autonomes, envisagent d’appeler à trois jours de grève en février.
La situation en Algérie est une véritable provocation : alors que la rente pétrolière s’envole avec les cours du pétrole, l’inflation des prix des produits de première nécessité, le plus souvent importés (lait, farine, semoule, huile), suit celle du marché européen (20 % de hausse du prix du lait en Allemagne). En toute logique libérale, le gouvernement refuse de subventionner ces produits importés à la hauteur nécessaire : c’est ce que contestent les grévistes, qui réclament des augmentations de salaires. Depuis le 18 janvier, les lycéens descendent dans la rue, pour exprimer, malgré la répression policière, leur inquiétude.