Les 8 et 9 novembre, les délégations des différents départements permettront d’avoir une photographie assez précise de la dynamique du NPA, de son élargissement géographique, de son implantation et de son activité. À la veille de ce rendez-vous, nous disposons déjà de quelques indications. En termes de nombre, d’abord : il semble qu’il existe d’ores et déjà plus de 400 comités, et les commandes effectuées par ceux-ci, dans le cadre de la diffusion des « cartes de membres fondateurs », laissent penser que le chiffre de 10 000 personnes impliquées est déjà dépassé. En revanche, pour confirmer ce dernier point, il convient de faire l’effort de communiquer le nombre de cartes effectivement distribuées.
En termes d’activité, il semble que les semaines qui ont suivi la rentrée scolaire ont permis l’expression d’une forte homogénéité politique des comités NPA. Évidemment, le fait qu’il existe désormais une instance provisoire à même de proposer des campagnes et du matériel a beaucoup fait pour affermir cette homogénéité et, du même coup, pour assurer la légitimité du processus au cœur de l’actualité politique et sociale. Les comités s’en sont saisis ou ont parfois impulsé leurs propres campagnes avec leur propre matériel, le mettant ensuite à disposition des autres de manière à mutualiser le résultat du travail militant accompli. Au-delà des mobilisations concernant des thématiques directement locales, il ressort une forte unité des campagnes, autour du « pouvoir d’achat », de La Poste et des autres services publics et de la crise financière, parfois articulée à la crise écologique.
Mais cette deuxième réunion nationale a un autre objectif : il ne s’agit pas avant tout d’une initiative permettant la mise en commun des expériences, mais d’une réunion de travail qui doit produire, à partir des discussions des comités, les trois documents soumis au débat et au vote des congrès locaux. Rappelons que trois textes sont en discussion : le premier, à défaut d’être un programme totalement achevé, définit les principes fondateurs de la nouvelle organisation. Dans la version actuellement en discussion en préparation de la réunion nationale, il s’applique, brièvement, à décrire le système que nous voulons combattre, à définir le projet que nous portons, à définir les objectifs que nous fixons aux luttes aujourd’hui et à décrire l’organisation que nous souhaitons construire. Le second définit les statuts provisoires, selon lesquels le NPA sera amené à fonctionner une fois fondé. C’est la pratique qui permettra ensuite d’affiner les choses et d’adopter, à terme, des statuts définitifs. Dans leur version provisoire, ils doivent mettre en place des règles de « vivre ensemble », une architecture et un fonctionnement qui fassent en sorte que l’organisation soit militante, démocratique et à l’image de notre projet émancipateur, de la société que nous voulons construire. Le troisième et dernier texte est un document qui doit définir notre profil dans la conjoncture politique et sociale, notamment face à la crise historique que connaît le capitalisme.
Comme l’objectif est différent, la réunion est organisée différemment. Les délégations seront plus réduites, de manière à pouvoir travailler dans des assemblées pas trop nombreuses. Surtout, chaque délégué sera en mesure de participer à la discussion sur chacun des trois textes : l’ordre du jour sera structuré en trois grands débats, qui auront lieu dans des commissions réunies simultanément sur le même thème, chacune désignant des rapporteurs chargés ensuite d’un travail de synthèse collectif. Les délégués et les déléguées auront donc l’occasion de rendre compte des discussions ayant eu lieu dans leur comité sur l’ensemble des textes. Ainsi, on devrait être en mesure non seulement de soumettre une nouvelle version des textes à la discussion, mais aussi d’identifier les points qui font débat. Il s’agit donc d’une étape décisive dans la perspective du congrès de fondation, qui aura lieu les 30-31 janvier et 1er février 2009.
Ingrid Hayes
* Paru dans Rouge n° 2273, 06/11/2008.
NANTES : « 10 heures », 300 participants
Samedi 25 octobre, à Nantes, plus de 300 person nes ont assisté aux « 10 heures pour un nouveau parti anticapitaliste », à l’appel des huit comités NPA de Loire-Atlantique.
Le succès du 25 octobre n’a pas été seulement numérique. Les premiers débats organisés l’après-midi ont été l’occasion d’échanges riches, que ce soit dans l’atelier sur la précarité (« Précarité : quels constats ? Quels combats ? »), dans celui consacré aux discriminations (« Comment construire une société sans discriminations ? ») ou dans celui traitant du rapport entre écologie et anticapitalisme (« Écologie et anticapitalisme : quelle articulation ? »). Le programme ne s’arrêtant pas là, les discussions se sont, bien évidemment, poursuivies à la buvette, mais également lors des débats suivants : « Comment construire une riposte aux politiques de la droite et du patronat ? » et « Pourquoi et comment un nouveau parti ? » Précédant le concert d’Allaga, groupe afro/jazz, clôturant de manière festive cette longue journée, le meeting a été l’occasion, pour les nombreux participants, encore présents sur le site, d’écouter les interventions de Christine Poupin et Yann Cochin, pour le collectif d’animation national, et de Titouan Nogue, Nadège De Almeida et Laurette Chesnais, pour les comités de Loire-Atlantique.
Cette initiative a été activement préparée et elle a permis aux militants des comités d’avoir de nombreuses discussions lors des diffusions de tracts (40 000) sur les marchés, dans les quartiers, aux portes des entreprises… Cela a permis également de se rendre compte de l’écho rencontré par le NPA. Dans une situation marquée par la crise financière et ses conséquences sur la vie de millions de gens, il apparaît souvent comme la seule possibilité de reconstruire un espoir.
Les comités avaient également décidé d’inviter l’ensemble de la gauche politique, syndicale et associative à participer aux débats et à tenir une table de presse. En plus de la présence de la LCR et de l’Étincelle, Les Alternatifs, Alternative libertaire, Scalp-No Pasaran, Emgann (gauche indépendantiste bretonne), Gasprom (Asti de Nantes), Sortir du nucléaire, Faucheurs d’OGM et Acipa (organisation d’opposants à l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes, au nord de Nantes) ont répondu favorablement à l’invitation. Notons également la présence de syndicalistes et de militants associatifs aux côtés de personnes sans passé militant. Si certaines personnes sont simplement venues avec curiosité face à cette démarche de construction d’un nouveau parti tout en cherchant des réponses à la situation politique et sociale, un grand nombre a exprimé le besoin de ne pas s’arrêter là. Plus de 70 nouvelles personnes ont laissé leurs coordonnées pour rejoindre un comité ou recevoir des informations.
S’il convient de rester modeste, force est de constater que l’initiative a rencontré un succès indéniable au regard de l’intérêt qu’elle a suscité et des objectifs de départ. Il s’agissait, en effet, d’organiser une journée qui réponde à la fois à la nécessité de sortir du bois, c’est-à-dire de rendre publique, à une large échelle, notre démarche, tout en respectant le rythme de chacun dans le processus de construction ; certains ayant besoin de discussions avant de prolonger leur engagement et d’autres souhaitant que le parti soit déjà créé. Cette journée, par la diversité de ses échanges, aura permis à chacun de s’y retrouver. Gageons que cela sera un atout pour la suite.
Correspondant
* Paru dans Rouge n° 2273, 06/11/2008.
« Nouveau parti anticapitaliste cherche militants »
Réunis en petit comité jeudi soir à Blériot-plage, syndicalistes, militants et sympathisants des partis anticapitalistes appellent au rassemblement pour la création du Nouveau parti anticapitaliste.
« La crise financière est pour nous la preuve implacable de la faillite du capitalisme, explique Olivier Marichez, militant à la Ligue communiste révolutionnaire (LCR), on refuse de faire les frais de la faillite d’un système. » Suite à l’appel de juin d’Olivier Besancenot à fonder un grand parti populaire anticapitaliste, le comité du Calaisis a regroupé une trentaine de personnes « actives », venant d’horizons divers.
Seize autres comités ont fait leur apparition dans tous le Pas-de-Calais. Pour l’heure, le NPA appelle essentiellement la population à se regrouper et impulser un mouvement qui changerait le système actuel. « Il faut que surgisse la majorité de la population sur un champ où on ne l’attend pas : la politique. Il est possible et nécessaire d’imposer un contrôle de la population ». Et de prendre comme exemple le Brésil, où la municipalité de la ville de Porto Alegre a instauré un budget participatif dans certains quartiers.
Encore un peu jeune, le parti se cherche une structure et des adhérents en vue du congrès de janvier qui devrait marquer sa naissance officielle. Mais manque encore de propositions concrètes pour une politique nouvelle. « On veut créer une nouvelle force de gauche qui n’existe plus depuis longtemps. » Les membres du comité du Calaisis n’en restent pas moins inactifs. « On a dénoncé Eras Métal, on était aux côtés des employés de Leader Price, appelé à la mobilisation pour la fermeture du CRA de Coquelles et de son tribunal et fait circuler une pétition contre la privatisation de La Poste », assure Marie Huyghes, du comité. Une réunion publique aura lieue le jeudi 6 novembre, à 18 h 30, à Blériot Plage.
Contact : NPA-calais hotmail.fr ou 03 21 35 16 09
* Paru dans la Voix du Nord du 1er novembre.