SAVOIE : Prendre de la hauteur
Bientôt Noël : les médias dominants vont nous abreuver de reportages lénifiants sur les sports d’hiver. La réalité sociale et militante des pays de montagne est pourtant bien éloignée des clichés du 13 heures de Jean-Pierre Pernaut. Entre Annecy et Chambéry, dans le massif des Bauges, en Savoie, un petit comité s’est formé sous l’impulsion de trois militants NPA, alors que la LCR n’était pas implantée localement.
À notre initiative, et en travaillant avec les quelques militants communistes du massif, un comité contre la privatisation de La Poste a vu le jour dans le canton du Châtelard. Une première réunion publique a eu lieu, le 30 octobre, à La-Motte-en-Bauges. Elle a rassemblé une quinzaine de personnes, pour l’essentiel des salariés ou retraités du secteur public, dont un facteur. Le comité centre son action sur la défense de La Poste, mais il est clair pour tout le monde qu’il s’agit de défendre le service public dans son ensemble. La privatisation de La Poste aurait des conséquences spécifiques dans les zones rurales, avec de nouvelles fermetures de bureaux ou la contraction des horaires d’ouverture.
Samedi 15 novembre, le comité a organisé un rassemblement devant la poste du Châtelard pour la défense du service public postal. Au programme, signature de pétitions, saucisson et fromage, prise de contacts pour la manifestation du 22 novembre, et un vin blanc chaud, dont le caractère toxique ou non a été beaucoup discuté. Cette matinée d’action devant le bureau de poste du chef-lieu du canton a réuni en continu une quarantaine de personnes, avec une centaine de signatures de la pétition nationale dont celles de quelques élus locaux. Coïncidence, le ministre de l’Agriculture, Michel Barnier, qui passait par là, a dû venir écouter nos revendications, et il s’est cru obligé de défendre le point de vue du gouvernement.
À l’occasion des manifestations des 20 (Éducation nationale) et 22 novembre (La Poste), des covoiturages pour Chambéry ont été organisés et une réunion publique NPA à La-Motte a réuni neuf personnes, dans un canton qui compte 4 500 habitants, tout juste un quartier d’une grande ville. Ce qui montre qu’il est possible, à quelques-uns, de faire naître une petite dynamique pour le nouveau parti, dans des zones rurales dispersées et isolées, sans implantation militante préalable.
Le comité bauju du NPA
* Paru dans Rouge n° 2277, 04/12/2008.
MARNE-LA-VALLÉE : Premier rendez-vous
Le 13 novembre, 55 personnes ont participé à la première réunion-débat du collectif NPA de Noisiel-Marne-la-Vallée. Pas de têtes d’affiche, pas de tribune, le collectif voulait rompre avec la « mise en scène » traditionnelle des réunions publiques. Un vrai succès, tant par l’affluence – un public diversifié, avec des jeunes lycéens ou étudiants, des salariés du privé, des syndicalistes, d’anciens militants de la LCR et des Verts – que par la qualité des discussions et des sujets abordés.
Après une présentation de Catherine, membre du collectif local et du collectif d’animation national (CAN) provisoire, insistant sur la nécessité de construire le NPA et d’apporter une alternative au capitalisme, de nombreuses questions sont venues de la salle. Le NPA a-t-il vocation à prendre le pouvoir et, si oui, comment doit-il faire pour imposer son projet alternatif ? Le NPA parviendra-t-il à accueillir et à faire travailler ensemble des personnes de parcours et d’histoires très divers ? Qu’en est-il du NPA dans les entreprises, de sa place au regard du mouvement syndical ? Quelques inquiétudes se sont exprimées sur l’éventuel abandon de thématiques comme l’internationalisme ou la référence au communisme, ce qui a déclenché immédiatement d’autres pistes (l’importance de ne pas cantonner l’action du NPA autour de la seule exploitation économique…).
Le NPA ne court-il pas le risque de demeurer un simple espace de contre-pouvoir ? Comment reconstruire des espaces de démocratie ? Des questions ont été posées sur les règles de fonctionnement et les statuts du futur NPA, mais aussi sur l’écosocialisme : est-il suffisant ou le NPA doit-il également se poser les questions de décroissance et/ou de productivisme ? La question électorale s’est également invitée autour des échéances européennes et de la sortie de Mélenchon du PS.
Bref, une soirée fort riche, avec certainement une potentialité importante de développement, si l’on prend en compte les 24 demandes de contacts remplies lors de cette soirée et l’annonce de la volonté de jeunes étudiants de créer un comité NPA sur la fac de Marne-la-Vallée.
Correspondant
* Rouge n° 2276, 27/11/2008.
TOULOUSE : À propos de la crise
Mardi 18 novembre, les comités locaux NPA de la Haute-Garonne ont organisé une réunion publique sur la crise. Il s’agissait de vérifier leurs capacités de mobilisation en dehors d’un contexte particulier (fête, élections, etc.). 230 personnes sont venues écouter les différentes interventions, et participer au débat qui s’en est suivi.
Cela ne peut que donner confiance aux militants NPA, surtout après le succès de l’initiative du samedi 15 novembre : une cinquantaine de membres du NPA s’étaient donné rendez-vous au supermarché Auchan, au nord de Toulouse, afin de mener une action en direction des clients et des salariés de la grande distribution. Il s’agissait, avec tracts et banderole à l’appui, de dénoncer les bas salaires, le coût élevé de la vie et le travail le dimanche. L’accueil s’est avéré chaleureux : de nombreux clients, pour une majorité des salariés victimes de la crise, ont apprécié l’action, les positions et les propositions faites par le NPA.
La réunion du 18 novembre était la suite logique de cette première action, dans le contexte actuel de la crise économique. Pour aborder ce thème, les mécanismes de la crise, les réponses à lui apporter, sont intervenus Cédric Durand (économiste au CNRS) et Myriam Martin (membre de la direction de la LCR) et du comité d’animation national provisoire. Auparavant, Alexis, ouvrier chez Mollex, a pris la parole. Notre camarade a rappelé ce qui se passe aujourd’hui dans cette entreprise, qui fait des bénéfices (il s’agit d’une grosse multinationale américaine) et qui travaille notamment pour Peugeot : 300 emplois risquent d’être tout simplement rayés de la carte, avec délocalisation à la clé en Chine ou en Slovaquie.
Dans les interventions qui ont suivi, il a été question également du processus de construction du NPA, avec un bilan d’étape à l’issue de la rencontre nationale des comités des 8 et 9 novembre. La dernière partie de la soirée a été consacrée au débat avec la salle : appréciations positives de l’initiative de construction du NPA, des questions aussi sur le plan d’urgence, la répartition des richesses, l’anticapitalisme…
Correspondante
* Rouge n° 2276, 27/11/2008.
MONTPELLIER : Plus de 1 500 participants !
Les « 8 heures pour le NPA », à Montpellier, le 15 novembre, en présence d’Olivier Besancenot et de Raoul Marc Jennar, ont été un véritable succès.
Samedi 15 novembre, les comités NPA du Languedoc-Roussillon organisent leur première initiative au Parc des expositions de Montpellier. Depuis plus d’un mois, les comités avaient préparé cet événement : affichage, sortie d’un quatre-pages, camion itinérant avec sono à Montpellier…
Dès 13 heures, les comités s’affairent pour installer stands, buvette, restauration, librairie, espace enfants… Les banderoles colorées se déploient : « Contre le capitalisme voyou », « La Bourse ou la vie ? », « Licencions le capital », « Changeons le monde », etc. Le premier succès est déjà là, dans la réappropriation par tous les comités de ces « 8 heures ».
À 16 heures, les quatre ateliers-débats se mettent en place : « Services publics et Europe » ; « Délocalisations et licenciements » ; « Politiques sécuritaires et discriminations » ; « Écologie ». On débat, on échange pour mieux lutter tous ensemble. Les salles prévues sont trop petites, c’est de bon augure ! Puis, dès 18h30, et jusqu’à 20 heures, un flot ininterrompu de personnes investit le hall : jeunes, moins jeunes, familles avec enfants, celles et ceux avec lesquels nous étions lors des grèves enseignantes (face à la contre-réforme des retraites, dans les manifestations pour la régularisation des sans-papiers), membres d’associations, syndicalistes, et aussi celles et ceux dont c’est le premier meeting politique. On pousse les tables, on ajoute des chaises dans les travées… On compte plus de 1 500 personnes (2 000, dit L’Hérault du jour).
À la tribune, se succèdent Sophie (étudiante à Montpellier, comité d’animation national provisoire du NPA), Hervé (postier, CGT, comité de Nîmes), Célina (étudiante, comité de Perpignan), Raoul Marc Jennar (comité d’animation national provisoire du NPA) et Olivier Besancenot. Crise économique et sociale, crise écologique : oui, il est urgent de rompre avec ce système capitaliste qui broie les individus. Oui, un autre monde est possible ! On chante L’Internationale, on continue à discuter autour d’un verre, on prend contact, et place à Totum Orkestra, pour finir une soirée chaleureuse et enthousiasmante. Alors, oui, vraiment, le NPA, c’est bien parti ! ■
Correspondante
* Paru dans Rouge n° 2275, 20/11/2008.
VOIRON : Expérience inédite
Rouge n° 2275, 20/11/2008 Réagir à cet article
Le comité NPA de Voiron (Isère) a profité d’une des plus anciennes foires de France pour tenir un stand. Cette première expérience lui a permis de se faire connaître sur l’ensemble du pays voironnais. Cette opération de communication importante s’est déroulée sur deux jours complets. L’accueil des visiteurs de la foire a été très positif et de nombreux échanges intéressants ont ainsi pu avoir lieu entre eux et les militants du comité.
La plupart ont laissé leurs coordonnées, intéressés par les idées et la démarche de création du NPA. Plus d’une dizaine se sont dit motivés pour poursuivre les échanges dans les prochaines réunions du comité et participer à nos différentes actions locales.
Nous avons pu également enregistrer un succès avec la pétition nationale contre la privatisation de La Poste (plus de 200 signatures). Le dernier tract sur la crise financière et celui d’appel à la manifestation du 22 novembre prochain ont été distribués à plus de 2 000 exemplaires chacun. Une opération fructueuse et enrichissante pour tous, à renouveler.
Correspondant
* Paru dans Rouge n° 2275, 20/11/2008.