LA PLAINE-SAINT-DENIS (Seine-Saint-Denis), 8 fév 2009 (AFP) - Tout juste porté sur les fonts baptismaux lors d’un congrès de trois jours en Seine-Saint-Denis, le Nouveau parti anticapitaliste (NPA) d’Olivier Besancenot doit maintenant se faire sa place à la gauche de la gauche.
Fort de ses 9.100 militants revendiqués (contre 3.200 à la LCR dissoute jeudi), le NPA, « le parti dont la gauche révolutionnaire a besoin au XXIe siècle » selon M. Besancenot, entend bien profiter de « l’échec du capitalisme » et du déclin du Parti communiste français (PCF).
Le NPA sera « une force anticapitaliste incontournable demain », affirme Alain Krivine, un des « anciens » du nouveau parti. A gauche, « il y a le pôle PS d’un côté, le pôle NPA à l’opposé et au milieu, des groupes qui se cherchent un peu », « le NPA, c’est une vraie recherche à l’opposition à Nicolas Sarkozy », a-t-il dit à l’AFP. Dans ce cadre, le NPA qui compte sur la popularité de son leader, a confirmé dimanche sa réticence à rejoindre le « front de gauche » proposé par le PCF et le Parti de Gauche de Jean-Luc Mélenchon. Selon lui, l’alliance serait ponctuelle, et le PCF rejoindrait le Parti socialiste « pour sauver ses élus » lors des régionales (2010).
Favorable à un front électoral « durable », M. Besancenot a jusqu’ici défendu une unité à gauche « pour les luttes », comme lors de la mobilisation du 29 janvier où le NPA était à l’initiative d’une déclaration commune de dix organisations de gauche. Un autre texte, de 11 formations et signé par le PS, a également été diffusé à la veille de l’intervention de Nicolas Sarkozy jeudi soir. « La radicalité (...) doit aussi se transformer en actes. Et pour cela, il faut se rassembler dans les élections, avoir des élus et agir ensemble », lui répond Marie-George Buffet (PCF). Nombreux sont ceux qui, au PCF comme au PS, voient le NPA comme une « machine à faire perdre la gauche » qui « ne souhaite pas gouverner ».
« C’est le PS qui est une machine à perdre pour la gauche et il cherche à expliquer son échec par les autres », répond M. Krivine. Le NPA « polarise l’attention de beaucoup, peut-être que certains ont envie de nous utiliser », à gauche comme à droite, reconnaît-il. Mais déclare M. Besancenot, « on est les marionnettes de personne ». Ainsi, Xavier Bertrand, secrétaire général de l’UMP a déclaré dimanche que le postier de Neuilly était « devenu quasiment le chef d’orchestre de l’opposition à Nicolas Sarkozy » et que le PS avait « tendance à courir après l’extrême gauche », lors de l’émission « Le grand rendez-vous Europe1-Aujourd’hui en France ».
Alors, le NPA est-il un danger pour le PS ? Philippe Raynaud, professeur de Sciences politiques à l’université Paris-II Panthéon-Assas, n’y croit pas. Pour lui, « le NPA ne sera pas pour le PS ce qu’était Jean-Marie Le Pen pour la droite ». Le Front national est « facilement assimilé au diable » alors que « les gens ont plutôt de la sympathie pour Besancenot », deuxième personnalité politique préférée des Français (selon le baromètre annuel du JDD). Ainsi, « le type de danger que court le PS dans des alliances avec le NPA n’est pas du tout le même que celui que courait la droite », explique-t-il. Un constat probablement partagé par Ségolène Royal alors que le NPA fait du refus catégorique à toute idée d’alliance avec le PS sa marque de fabrique à gauche. Au Forum social mondial de Belem (Brésil) fin janvier, elle a affirmé : il n’y a « pas de barrière infranchissable » entre la gauche de gouvernement, les mouvements sociaux et l’extrême-gauche.
jud/cgd/DS
NPA : élection du Conseil politique national, 45% d’anciens de la LCR
LA PLAINE-SAINT-DENIS (Seine-Saint-Denis), 8 fév 2009 (AFP) - Le congrès du Nouveau parti anticapitaliste (NPA) d’Olivier Besancenot a élu dimanche à 78% les 192 membres de son Conseil politique national (CPN), sorte de « parlement » du parti.
Sur ces 192 membres, presqu’une moitié (45%) sont issus de la Ligue communiste révolutionnaire dissoute jeudi, alors que le NPA compte trois fois plus de militants que la LCR. La parité femmes-hommes est « presque respectée », a précisé Ingrid Hayes, responsable de la commission des candidatures. Le NPA revendique 9.100 adhérents (contre 3.200 à la LCR), dont 35% de femmes.
Un exécutif provisoire d’une vingtaine de personnes, a été mis en place, sans vote. Le Comité exécutif du parti doit être élu lors du premier CPN du NPA les 7 et 8 mars, où sera également discutée la question des porte-parole.
Avant le vote des quelque 600 délégués sur le CPN, les débats se sont un peu échauffés. Montée à la tribune, une représentante d’une mouvance très minoritaire (CRI) a été poussée vers la sortie, pendant que les membres de la motion favorable au « front de gauche » avec le PCF et le Parti de Gauche (représentant 16%) estimaient qu’ils n’étaient pas, avec 13 membres, assez représentés au CPN. « Le congrès-fondateur termine sur une fin de non-recevoir polie au +front de gauche+ et l’élimination - au terme d’un coup de force - de certains de ses animateurs », a déclaré Christian Picquet qui ne fait pas partie du CPN.
A l’issue du vote qui a clos le congrès fondateur du NPA, les délégués ont entonné l’Internationale dont les paroles étaient projetées sur écran géant à destination des nouveaux militants, avant de scander « ce n’est qu’un début, continuons le combat ».
jud/DS
Le Nouveau Parti anticapitaliste est né officiellement
20 Minutes
Il est né le Nouveau parti anticapitaliste (NPA). La formation d’Olivier Besancenot a officiellement vu le jour samedi, 48 heures après la dissolution de la Ligue communiste révolutionnaire (LCR).
Lancé il y a un an et demi dans le cadre de la préparation du nouveau parti, le nom NPA a finalement été adopté lors d’un deuxième tour, par 53% des 595 délégués encore présents à la Plaine-Saint-Denis (Seine-Saint-Denis) pour le congrès fondateur du parti qui se tient jusqu’à ce dimanche.
44% des délégués ont voté pour le Parti anticapitaliste révolutionnaire (PAR), les autres se sont abstenus. Au premier tour, NPA et PAR avaient respectivement obtenu 219 et 213 voix.
Les autres noms proposés étaient : Parti de la gauche anticapitaliste (PGA), Parti anticapitaliste (PA) et Agir (alliance ou alternative de la gauche internationaliste et révolutionnaire). Agir étant aussi le nom d’une formation d’extrême droite en Belgique, les militants n’étaient pas très chauds pour choisir ce nom.
L’union des gauches, sans le PS
Le Nouveau parti anticapitaliste s’est prononcé dimanche pour un « accord durable » avec « toutes les forces » qui se réclament de l’anticapitalisme, ne se limitant pas aux européennes, avec pour condition une indépendance totale vis-à-vis du PS.
Le texte a été voté à 76% des quelque 600 délégués présents, au troisième et dernier jour du congrès fondateur du NPA d’Olivier Besancenot qui se tient à la Plaine-Saint-Denis (Seine-Saint-Denis).
Depuis plusieurs semaines, Parti communiste français (PCF) et Parti de Gauche (PG) de Jean-Luc Mélenchon pressent le NPA de rejoindre le « front de gauche » qu’ils ont scellé en novembre sur la base du « non de gauche » au Traité constitutionnel européen (2005).
Le NPA appelle à « une unité qui ne soit pas un cartel électoral sans lendemain » et « ne se limite pas aux élections européennes mais s’étende aux régionales » (prévues en 2010), une élection où le PCF s’allie traditionnellement avec le PS.
Avec agence
Autre future naissance « Rouge », l’hebdomadaire trotskiste, sortira son dernier numéro jeudi prochain après 40 années d’existence. Début mars, un nouvel hebdo verra le jour pour accompagner le NPA.