Il n’existe pas de « distance de sécurité » qui permette de cultiver en plein champ et en toute sécurité la plupart des plantes génétiquement modifiées. C’était une évidence, volontairement ignorée par les promoteurs des OGM. Une récente étude américaine (Le Monde du 22 septembre 2004) fournit quelques chiffres spectaculaires. Pour se simplifier la vie (et polluer la nôtre) les propriétaires golfes aux Etats-Unis réclament du gazon résistant aux herbicides... mais dont le pollen peut contaminer, le vent aidant, des plantes jusqu’à 21 km de distances !
Tout aussi inquiétant, le taux de « franchissement de la barrière spécifique » (la contamination d’une espèce différente par les transgènes) s’avère beaucoup plus élevé que prévu. Or, ce « franchissement » constitue l’un des principaux nouveaux risques auquel nous sommes confronté tant en matière de santé que d’environnement.
L’intérêt très particulier (c’est une litote) des propriétaires de terrains de golfe doit-il l’emporter sur l’intérêt collectif ? Pour la célèbre firme Monsanto, la question ne se pose pas. Elle continue de présenter aux Etats-Unis des demandes d’autorisation d’OGM qui n’évoquent pas le danger de contamination. Et les milliers de chercheurs qui créent pour les multinationales semencières ces variétés transgéniques continuent à faire le travail pour lequel ils sont payés, en bon petits soldats du Capital. Tant pis pour les producteurs dépossédés, pour les consommateurs placés devant le fait accompli, pour l’avenir de l’environnement dont notre santé dépend.