Ce mardi 23 janvier, 3e jour du FSM, de 15 à 20 000 participants ont pris
part aux activités du FSM. Les thèmes principalement abordés sont la paix,
les accords de partenariat économique, la dette, les droits humains, le
changement climatique.
Ce matin, une nouvelle manifestation des mouvements sociaux a eu lieu
devant les portes du Stade où le Forum se tient de manière à ce que le FSM
soit ouvert sans frais aux Kenyans. La manifestation était cette fois-ci
principalement prise en charge par le mouvement sud-africain INDABA, ATTAC
Japon et des membres de « Parlement du Peuple », un mouvement social
kenyan. Les Kenyans ont donc pu entrer à nouveau sans payer. Dans le même
ordre d’idées, hier, lundi 22 janvier, une manifestation a eu lieu avec la
participation d’environ 200 Kenyans dans l’enceinte du FSM pour protester
contre le prix trop élevé de la nourriture au FSM. En effet, un plat coûte
environ 3 à 4 fois le prix habituellement pratiqué en ville. Une autre
manifestation a encore été organisée parce que le comité organisateur du
FSM a refusé la gratuité pour les Kenyans.
Le mouvement Parlement du Peuple a annoncé que si la gratuité n’était pas
garantie pour le 4e jour, ils bloqueraient les portes et empêcheraient la
tenue de la dernière journée qui doit déboucher sur des actions. Ils
affirment en effet qu’il est inacceptable que ces actions soient adoptées
en l’absence des Kenyans qui devraient rester aux portes du stade. La
coordination des mouvements sociaux, en contact avec le « Parlement du
Peuple », espère qu’on n’en arrivera pas à cette extrémité et que la
journée pourra se dérouler dans les meilleures conditions et dans le
renforcement des énergies positives alimentées par les résistances
sociales africaines à la mondialisation néo-libérale.
Ce mardi 23 janvier, a également eu lieu une manifestation de solidarité
avec les peuples de Guinée Conakry, victimes d’une répression criminelle
de la part du gouvernement. On compte en effet plusieurs dizaines de morts
parmi les participants à la grève générale qui paralyse le pays depuis une
dizaine de jours. Cette lutte, soutenue par de nombreux syndicats
guinéens, s’oppose aux mesures de privatisation, aux augmentations de
taxes..., toutes recettes bien connues de l’ajustement structurel.
Au niveau de la coordination des mouvements sociaux, une grande assemblée
est organisée demain 24 janvier à 16h : ce sera la dernière activité du
Forum. On a décidé d’y mettre en valeur toutes les luttes des mouvements
sociaux africains : les femmes, les activités de la dette, du commerce, de
la paix, etc. On essayera de donner toute l’importance aux résistances
africaines qui n’ont pas été suffisamment mises en valeur au cours de ce
FSM.
Par rapport à ceux qui affirment à tort que le FSM est en train de mourir,
ce Forum-ci démontre qu’il est un processus vivant au cours duquel les
fautes des organisateurs ont suscité de très vives critiques. Ceci indique
une grande vitalité qui permettra de rectifier le tir en profitant des
mois qui viennent pour définir la forme que prendront les journées
d’action globale à organiser en janvier 2008 ainsi que le 8e FSM qui aura
lieu en 2009.
Ce FSM est mis à profit par les nombreux mouvements sociaux présents, par
un certain nombre d’ONG et de réseaux internationaux, pour renforcer leur
combativité, leurs convergences, préparer les prochains grands rendez-vous
comme celui du contre-G8 à Rostock, début juin 2007.
Le CADTM a réalisé plusieurs conférences généralement en co-organisation
avec les autres campagnes « dette » : l’accent y a été mis sur les
alternatives telles que l’audit de la dette et la création d’une Banque du
Sud. Le stand commun du CADTM et de Jubilé Sud est fortement visité et la
vente des publications CADTM en plusieurs langues bat son plein.
http://www.cadtm.org/article.php3?id_article=2401
Contacts :
Damien Millet, président du CADTM France, france cadtm.org,
00 33 6 60 54 27 13
Eric Toussaint, président du CADTM Belgique, international cadtm.org,
00 32 486 74 47 52