PARIS, 21 août 2008 (AFP) - La LCR d’Olivier Besancenot va tenir ce week-end à Port-Leucate (Aude) sa dernière université d’été avant de se dissoudre dans le Nouveau parti anticapitaliste (NPA) qu’elle entend fonder en janvier 2009 pour construire une force dépassant le périmètre de l’extrême gauche militante. « C’est la dernière université d’été de la LCR, mais cela ne nous rend pas triste, car elle est tournée entièrement vers l’avenir : elle écrit une nouvelle page d’une partie de l’histoire de la gauche anticapitaliste », affirme à l’AFP Olivier Besancenot, porte-parole de l’organisation d’extrême gauche.
C’est après le résultat honorable (4,08%) du jeune postier à la présidentielle de 2007 que la formation trotskiste a décidé de fonder un nouveau parti qui devrait voir le jour lors d’un congrès fondateur fin janvier 2009. Sa matrice principale tient dans le refus de toute alliance gouvernementale avec le PS constitué à ses yeux de « sociaux-libéraux ». Le processus « irréversible » de sa création a été scellé en juin lors d’une rencontre des délégués représentant quelque 10.000 sympathisants de la nouvelle formation. « Cette université d’été sera un grand succès : ce sera la plus grosse que nous ayons jamais connue, avec plus de 1.300 participants », se réjouit M. Besancenot. « Quinze jours avant l’échéance, on a dû clore les inscriptions, faute de place. Les participants sont à la fois des nouveaux venus attirés par le NPA », appellation provisoire - et de vieux militants « qui tiennent à participer à la dernière université d’été de leur parti », fondé il y a 40 ans, dans la foulée de mai 68, souligne Pierre-François Grond, l’un des dirigeants de la LCR.
La dernière journée de la rencontre, mardi, sera consacrée entièrement aux débats autour du Nouveau parti anticapitaliste : « Les discussions porteront sur le programme, les résolutions d’activité », précise M. Besancenot, probablement aussi sur le nom de la future organisation, objet de toutes les spéculations. Ce nouveau parti, la LCR entend le construire avec la « base » - les sympathisants gravitant autour des comités NPA - sans chercher un accord au sommet avec d’autres formations. Une minorité de Lutte ouvrière (la Fraction) s’est montrée toutefois intéressée.
La popularité du jeune postier est certes un atout essentiel dans le fonds de commerce du nouveau parti. Selon un dernier sondage CSA, M. Besancenot est aux yeux des Français, le principal opposant, après le maire de Paris Bertrand Delanoë, à la politique de Nicolas Sarkozy. Ce rôle, l’ex-candidat entend le tenir encore à la rentrée. « On est dans les starting blocks de la rentrée sociale sur trois questions : les salaires, les licenciements et la défense des services publics », souligne le leader trotskiste dont le discours samedi soir sera le moment fort de la rencontre. Il vient de condamner en termes virulents « la sale guerre » menée par le « duo Sarkozy-Bush » en Afghanistan, où dix soldats français ont péri dans les combats contre les talibans. « Il est grand temps d’arrêter cette folie meurtrière ».