A ses proches, « Marie-George » assure qu’elle en a sa claque. Sept ans à la tête du PCF, ça use. Marie-George Buffet devait annoncer aujourd’hui son prochain départ, à l’issue d’un conseil national. A 59 ans, la secrétaire nationale ne serait pas candidate à sa succession au prochain congrès du parti, mi-décembre.
« Renouvellement ». Sauf que Buffet hésite à lâcher les rênes d’un parti en pleine déconfiture identitaire et électorale : « Partir, rester, je ne suis pas sûre qu’elle sache elle-même ce qu’elle veut ou va faire », confie son entourage. Résultat, l’ex-candidate à la présidentielle de 2007 (1,93 %) « ne va pas dire : je pars ou je ne pars pas ». « Elle va seulement faire part de son désir de passer la main, si les conditions sont réunies », expliquait hier un proche. « Elle va dire : je souhaite le renouvellement. S’il ne tenait qu’à moi, je m’en irai », indique un autre dirigeant. « Sauf que nous abordons cette question dans un contexte de crise économique et d’horizon bouché à gauche. D’où sa volonté de demander aux militants : et vous, vous en pensez quoi ? Pour que sa succession ne soit pas tranchée dans un couloir du Colonel-Fabien. » Façon de se relégitimer par la base ?
En présentant aujourd’hui au conseil national les conclusions de la bien nommée commission sur la transparence des candidatures, Buffet devrait donc se borner à définir les contours d’une « direction plus resserrée, plus cohérente et plus efficace », selon son entourage. Et pour la question du leadership, restée taboue dans un parti où prime le collectif, Buffet devrait définir un « profil » sans mettre de nom sur la table.
Flou. De quoi retarder la mise sur orbite - et la campagne interne - des prétendants : Pierre Laurent 51 ans, (directeur de la rédaction de l’Humanité) donné pour favori et Olivier Dartigolles, 36 ans (porte-parole national), son challenger. Une troisième voie - une direction rafraîchie dont Buffet resterait coordinatrice - serait aussi envisagée. « A rester dans le flou, on risque de focaliser le congrès sur la succession de Marie-George alors que le débat sur l’orientation politique n’arrive toujours pas à se déployer », s’inquiétait hier Marie-Pierre Vieu, membre de l’exécutif et vice-présidente de la région Midi-Pyrénées.