C’est notamment en compagnie de l’Allemand Oskar Lafontaine, fondateur du parti Die Linke, que l’ancien socialiste Jean-Luc Mélenchon a animé le premier meeting de sa nouvelle formation politique, le Parti de gauche (PG), samedi 29 novembre, devant près d’un millier de personnes à Saint-Ouen.
M. Mélenchon a souhaité que le PG soit « un parti creuset », « un front de gauche » dont la stratégie sera de « rassembler une nouvelle majorité de gauche pour gouverner le pays ». « La France des rébellions et des révolutions a de nouveau une volonté, un drapeau et un parti », a-t-il lancé, estimant qu’il existe « une immense disponibilité à gauche pour affronter le capitalisme, pour sortir des sentiers battus et rebattus de l’impuissance incarnée par le social-libéralisme ».
« REFUSER LES COMPROMIS POURRIS »
« Nous ne savons pas si c’est possible d’y parvenir avec le Parti de gauche, mais ce dont nous sommes certains, c’est que c’est nécessaire de l’entreprendre, de le commencer tout de suite parce qu’il y a urgence », a-t-il ajouté. M. Lafontaine, longuement ovationné par la foule présenté, a quant à lui prôné la reconstruction d’une gauche « qui refuse les compromis pourris » en Allemagne, en France et dans toute l’Europe.
Outre Marc Dolez, ancien député socialiste et cofondateur du PG, étaient également présents l’ancien ministre socialiste Pierre Joxe, la féministe Clémentine Autain ou encore l’économiste Jacques Généreux. L’ambassadrice bolivienne en France, Luzmila Carpio, a même lu une lettre signé du président bolivien Evo Morales, qui faisait par de son « enthousiasme » et de son « amitié révolutionnaire et fraternelle ».
* LEMONDE.FR avec AFP et Reuters | 29.11.08 | 20h31 • Mis à jour le 29.11.08 | 20h32.
Besancenot n’exclut pas une alliance avec Mélenchon
Dans un entretien à paraître jeudi 27 novembre dans l’Express, le porte-parole de la LCR, Olivier Besancenot, évoque les relations et éventuelles alliances qu’il entend avoir avec le reste de la gauche, notamment l’ancien sénateur PS, Jean-Luc Mélenchon, et la nouvelle première secrétaire socialiste, Martine Aubry. Concernant M. Mélenchon, qui avait lancé l’idée d’un front commun de la gauche en vue des élections européennes du mois de juin, Olivier Besancenot a annoncé que des discussions étaient possibles et que « des campagnes » pourraient être menées en commun, mais a écarté l’idée d’un parti avec le dissident socialiste.
« Sa démarche va dans le bon sens et confirme notre analyse selon laquelle le PS n’est pas redressable », note-t-il. Mais il ne manque pas de souligner que le sénateur de l’Essonne « veut faire un ancien vrai Parti socialiste ». Quant à l’actuel PS, qui vient de porter Mme Aubry à sa tête, le porte-parole de la LCR juge que sa « vraie motion de synthèse, c’est leur déclaration de principes, qui acte la social-libéralisation du parti » et rejette toute possibilité de participer à un gouvernement de gauche. Il laisse toutefois une porte entre-ouverte, estimant que le « test » qui attend Martine Aubry sera de voir si elle viendra soutenir les salariés de l’automobile victime de la crise en France.
« La clef de notre succès, c’est notre indépendance, la réconciliation entre ce que l’on dit et ce que l’on fait », affirme M. Besancenot à la veille de la création du Nouveau parti anticapitaliste, un rassemblement qui se veut un mélange de « socialisme du XXIe siècle, écosocialisme, autogestion libertaire, communisme démocratique », et qui gardera « le meilleur » du trotskisme, selon le postier de Neuilly. Il a par ailleurs annoncé qu’il n’était pas sûr de figurer en tête de liste pour les élections éuropéennes, premier test électoral de sa formation. « Si je dois [l’]être, ce sera en Ile-de-France. Mais être élu ne sera jamais pour moi un métier », explique-t-il, tout en reconnaissant qu’avoir des élus au Parlement européen serait « une opportunité [pour] relayer les luttes sociales ».
* LEMONDE.FR | 26.11.08 | 20h51 • Mis à jour le 26.11.08 | 20h56.