Depuis la fin du 19e siècle, et même avant, les femmes se battent pour accéder à l’égalité des droits. Le Mouvement de Libération des Femmes, mouvement social de fond , a bousculé la société contemporaine . De fait, grâce au caractère combatif et incisif du MLF, dans une période propice aux luttes sociales, l’égalité des droits a été obtenue. Égalité formelle des droits, oui, mais pas égalité réelle ! Les inégalités ne sont plus dans le code civil ou pénal parfois, mais sont encore bien présentes dans la vraie vie ! La liste en est connue : bas salaires, temps partiels, chômage, retraites inférieures, familles mono parentales, sont avant tout l’apanage des femmes. On peut compléter le tableau, de façon non exhaustive, par le peu de place accordé aux femmes dans la représentation politique ou par les violences qu’elles subissent. Bref, le compte de l’égalité n’y est pas !
La crise financière, économique et sociale ne fera qu’aggraver la situation : ce sont toujours les plus fragiles qui sont encore plus fragilisés. Et quand on voit l’obstination d’un Sarkozy à démanteler la Fonction et les services publics, il y a de quoi s’inquiéter : les femmes doivent déjà par exemple, aux deux bouts de la chaîne, pallier les carences d’un véritable service public de la petite enfance et l’absence notable d’un service public national pour les personnes âgées.
Certes, le pays résiste, résistance dont nous sommes partie prenante, nous qui savons conjuguer lutte pour les droits des femmes et lutte pour le maintien des acquis sociaux. Mais nous ressentons le danger de voir la lutte pour l’égalité femmes/hommes passer au second plan au profit de la lutte contre les discriminations et pour la diversité, comme le prouve la disparition du Service pour les Droits des Femmes et de l’Egalité. Pour éviter cette régression majeure, pour la reconnaissance de la lutte pour les droits des femmes, il nous faut réaliser l’unité. D’autant plus que les idées et les combats féministes ont cheminé. Ils irriguent actuellement les syndicats, les partis politiques de gauche et d’extrême gauche et ce depuis des années déjà.
Seule cette unité, qui doit perdurer, pourra constituer un barrage réel à la régression de la situation des femmes, à la reconquête du lien social . La lutte difficile mais efficace des travailleuses et travailleurs sans papiers pour leur régularisation en apporte la démonstration.
C’est pour cette raison que nous vous appelons à construire ensemble une grande manifestation nationale pour les droits des femmes le 17 octobre prochain. Celle-ci sera notre apport commun à la reconquête du lien social, et constituera un élément de sortie de crise. Elle se déclinera selon six thématiques : liberté de disposer de son corps au travers notamment d’un véritable accès à l’avortement et la contraception , autonomie financière au travers de vrais emplois, de vrais statuts, des salaires décents et du temps pour vivre, dignité avec le vote et l’application de la loi-cadre contre les violences faites aux femmes et avec la reconnaissance des droits des lesbiennes, égalité dans la vie politique, économique et sociale ,laïcité avec aucune ingérence des intégrismes religieux dans nos vies ou contre nos droits, solidarité dans la lutte pour les droits des femmes du monde entier et l’égalité pour les femmes étrangères en France.
Premières organisations signataires : Les Alternatifs, ANCIC, APEIS, ATTAC, AWSA-France (Arabian Women Solidarity Association), Association Droits des Femmes XXe, CADAC, Caféministe de la nouvelle éducation populaire Drôme Ardèche, Chiennes de garde, Collectif de Pratiques et de Réflexions Féministes Ruptures ,CGT, CGT-Jeunes, Collectif 13 Droits Des Femmes, Coordination Lesbienne en France, CQFD-Fierté lesbienne, Espace Simone de Beauvoir Nantes, Fédération IFAFE (Initiatives des Femmes Africaines de France et d’Europe), Fédération nationale Solidarité Femmes,Féministes Laïques Algériennes et Iraniennes, Femmes Libres de Radio Libertaire, Femmes en Noir, Forum Femmes Méditerranée, FSU, Gauche alternative 54, Jeunes Radicaux de Gauche, Jeunes Verts, IFE France,LDH, LFID (Ligue des Femmes Iraniennes pour la Démocratie), LMDE, Maison des Babayagas, Marche Mondiale des Femmes, MFPF, Mix-Cité Orléans, Mix-Cité Paris, MJS, MRAP, Négar, NPA, Organisation de Femmes Égalité, Paroles de Femmes, PCF, Parti de Gauche, PS, Pluri-Elles Algérie, RAJFIRE, Réseau Féministe Ruptures , SOS Femme Alternative, SOS SEXISME , Sud Étudiant, UGICT-CGT, UGICT-CGT des Organismes sociaux, UNEF, UNL, Utopia, Union Syndicale Solidaires, Les Verts.
Appel à la mobilisation pour les droits des femmes 17 octobre 2009 à Paris
à l’initiative
du CNDF
et de Femmes
Solidaires
En France, en 2009, les femmes
perçoivent des salaires inférieurs
de 21 % à ceux des hommes, elles
représentent 80 % des travailleurs
pauvres, assurent l’essentiel
du travail ménager et de l’éducation
des enfants. 85 % des emplois
à temps partiel sont occupés par
des femmes et leurs retraites sont
en moyenne inférieures de 600 €
par mois. Une femme meurt tous
les deux jours et demi sous les
coups de son conjoint. Une femme
est violée toutes les 10 minutes.
En situation de crise…
EN SITUATION DE CRISE...
Notre pays connait une crise sans
précédent de par sa longévité
et la brutalité de ses attaques sur
nos vies. Personne n’est épargné,
jeunes, retraité-es, actifs, chômeurs,
migrant-es… Dans cette situation
d’une violence inouïe, les femmes
sont une fois de plus en première
ligne des mauvais coups : précarité,
inégalité salariale, travail à temps
partiel imposé, chômage…
Alors que le gouvernement remet
en cause des acquis sociaux du
Conseil National de la Résistance
largement portés par les femmes,
ces dernières suppléent à la
diminution des missions de services
publics.
Le respect des droits des femmes
est fondamental.
La défense des droits des femmes
a tendance à être reléguée au
second plan alors qu’elle serait
une réponse sociale à la crise.
Nous avons toutes et tous intérêt
à l’égalité. Nous devons remettre
l’égalité des droits sur le devant
de la scène. La lutte contre les
préjugés sexistes et l’homophobie
doit être au cœur des projets
du service public de l’Éducation
Nationale pour répondre pleinement
aux aspirations d’une future société
égalitaire. Femmes et hommes,
dans l’unité, nous imposerons
d’autres choix au gouvernement
et à l’ordre mondial pour faire
reculer la casse de tous les acquis
obtenus par nos luttes au XXe siècle.
Nous sommes mobilisées
pour :
La Liberté de disposer de son
corps. Notre corps nous appartient :
il faut garantir le droit à la
contraception, à l’avortement
partout sur le territoire, ainsi que
le droit, pour toutes et pour tous,
de choisir sa sexualité.
L’autonomie financière et du
temps pour vivre : il est grand temps
que des mesures contraignantes
soient prises pour rendre effective
l’égalité dans le monde du travail.
Cela passe également par une
répartition égale des tâches
ménagères, aujourd’hui assumées
à 70 % par les femmes.
La dignité avec le vote et
l’application de la loi cadre contre
les violences faites aux femmes,
loi déposée au Parlement
par le Collectif National Droits
des Femmes. De nombreuses
femmes sont victimes de violences,
uniquement parce qu’elles sont
femmes. 48 000 femmes sont
violées chaque année en France
(source : ENVEFF) et des milliers
sont victimes de la prostitution
qui est une véritable violence faite
aux femmes.
La Laïcité est un fondement
de notre société que l’on ne doit
pas remettre en cause pour garantir
les droits des femmes. La lutte
contre le sexisme passe par
la défense d’une société qui repose
sur la séparation des Églises
et de l’État. Nous refusons que
des réactionnaires et intégristes
de tous poils, encouragés par
certains responsables religieux
remettent en cause nos droits.
L’égalité dans la vie politique,
économique et sociale. Nous
voulons l’application stricte
des lois régissant les mesures
contre les discriminations
sexistes et lesbophobes. Alors
que les inégalités sont si fortes
entre les femmes et les hommes,
les services publics constituent
également un élément déterminant
pour les femmes dans l’accès
aux soins, à l’école et aux services
de la petite enfance.
La solidarité dans la lutte pour
les droits des femmes du monde
entier et égalité pour les femmes
migrantes venues en France qui
subissent une double discrimination.
La France doit véritablement être
une terre d’asile pour les femmes
victimes de violences et de
mutilations génitales à travers
la planète.
Pour en savoir plus
www.collectifdroitsdesfemmes.org
www.femmes-solidaires.org
www.mobilisationdroitsdesfemmes.com
Les premiers
signataires
• ANCIC
• APEIS
• AWSA-France
(Arabian Women
Solidarity Association)
• Association Droits
des Femmes XXe
• CADAC
• Chiennes de garde
• Collectif de Pratiques
et de Réflexions Féministes
« Ruptures »
• CGT-Jeunes
• Collectif 13 DDF
• Coordination Lesbienne
en France
• CQFD-Fierté lesbienne
• Fédération IFAFE
(Initiatives des Femmes
Africaines de France
et d’Europe)
• Féministes Laïques
Algériennes et Iraniennes
• Femmes Libres
• Femmes en Noir
• Forum Femmes Méditerranée
• LDH
• LFID (Ligue des Femmes
Iraniennes pour la Démocratie)
• LMDE
• Les Alternatifs
• Les Jeunes Radicaux de Gauche
• Les Jeunes Verts
• Les Verts
• Maison des Babayagas
• MFPF
• Mix-Cité Orléans
• Mix-Cité Paris
• MJS
• Négar
• NPA
• Organisation de Femmes Égalité
• Paroles de Femmes
• PCF
• Parti de Gauche
• PS
• Pluri-Elles Algérie
• RAJFIRE
• Réseau Féministe « Ruptures »
• SOS Femme Alternative
• SOS SEXISME
• Sud Étudiant
• UGICT-CGT
• UGICT-CGT
des Organismes sociaux
• UNEF
• UNL