PARIS, 25 oct 2009 (AFP) - Le PCF a largement voté dimanche en faveur de
l’autonomie vis-à-vis du PS au premier tour des régionales en souhaitant
élargir le Front de gauche créé avec Jean-Luc Mélenchon, mais des alliances à
la carte avec les socialistes pourraient être décidées par les militants en
région.
Selon l’« offre nationale » adoptée à 8O,3% par le Conseil national, les
listes, "en ouvrant un autre choix à gauche que celui porté par le PS ou
Europe-Ecologie, visent à lever une dynamique de rassemblement et de victoire
à gauche".
Il s’agit donc de poursuivre l’alliance avec le Parti de gauche (PG) de
Jean-Luc Mélenchon et la Gauche unitaire de Christian Picquet (ex-NPA) au sein
du Front de gauche créé pour les européennes, et de l’ouvrir à de "nouvelles
forces" issues notamment du mouvement syndical, social ou associatif.
Pour Marie-George Buffet (PCF), le Front doit être un "levier pour faire
bouger le curseur à gauche« . Au deuxième tour, il faut »des majorités dans les
régions« en fusionnant avec PS et Europe-Ecologie mais »à l’exclusion du
MoDem".
Le NPA d’Olivier Besancenot, pour qui "existent deux gauches dotées de
programmes contradictoires qui interdisent de gérer ensemble les régions",
semble donc écarté. Une quatrième réunion « unitaire », peut-être la dernière,
se tient mercredi entre PCF, PG et NPA.
« Les amis du NPA » doivent « faire l’effort qui est attendu d’eux » et ne
« plus bloquer tout le rassemblement sur la question de la participation » aux
exécutifs régionaux, demande dimanche sur son blog M. Mélenchon, saluant
l’offre du PCF comme une « très bonne nouvelle ».
Malgré cette « offre nationale », des listes PCF-PS pourraient se constituer
au premier tour car, selon les statuts du PCF, les militants doivent valider
la stratégie par région, dans un parti qui compte 185 conseillers régionaux.
Des conférences régionales auront lieu les 7 et 14 novembre avant une
ratification des militants par région (19-21 novembre).
Une décision délicate dans de nombreux endroits : en partant indépendamment
du PS, le Front de gauche devra dépasser la barre fatidique des 5% pour
pouvoir fusionner ses listes avec ses partenaires. En 2004, le PCF avait
franchi ce seuil dans cinq des huit régions où il se présentait sans le PS
(Picardie, Ile-de-France, Nord/Pas-de-Calais, Auvergne et Corse).
Aux européennes, les listes Front de gauche sont restées sous les 5% dans
sept régions (Alsace, Basse-Normandie, Champagne-Ardennes, Franche-Comté,
Lorraine, Pays-de-Loire, Poitou-Charentes). Trois dépassaient tout juste ce
plancher (Bourgogne, Bretagne et Rhône-Alpes).
Ces données doivent « rentrer en compte dans la réflexion des communistes »,
a reconnu Mme Buffet, appelant à "faire en sorte qu’il y ait plus d’élus
communistes et d’élus non communistes" du Front de gauche.
L’autonomie pourrait donc faire long feu dans plusieurs régions, d’autant
que de nombreux élus n’en veulent pas. « Ce n’est pas une bonne stratégie »,
juge Jean-Claude Gayssot, vice-président PCF en Languedoc-Roussillon.
Soulignant le "risque de faire le jeu de la droite qui, elle, va partir
unie« , l’ancien ministre des Transports souhaite »poursuivre avec le PS et
Georges Frêche" dans sa région. Une possibilité vivement exclue par Mme
Buffet : "nous ne serons pas avec George Frêche ni au premier, ni au second
tour« , il faut de l’ »éthique en politique".
Quant à l’Ile-de-France, où circulent les noms de Jean-Luc Mélenchon (PG),
Patrick Braouezec et Pierre Laurent (PCF), Mme Buffet verrait plutôt comme
tête de liste « un homme ou une femme issu du PCF ».
Julie DUCOURAU