Pour faire capoter le projet de loi, tous les moyens sont bons : information de la population, manifestations, actions spectaculaires, pression sur les parlementaires... Pour en faire partie, une organisation doit signer le texte d’appel et s’acquitter d’une cotisation, selon sa taille. Chaque lundi, une assemblée générale prend les décisions. Mais l’essentiel, pour créer un mouvement de masse, est la multiplication des collectifs locaux, qui commencent à se créer ici et là.
Le collectif s’est doté d’un site internet (1), où l’on trouve la pétition nationale - qu’on peut signer en ligne et qui a recueilli près de 8 000 signatures au 20 février -, des analyses juridiques actualisées, d’autant que le projet Sarkozy a évolué, entre fin décembre et aujourd’hui, et pourrait encore nous réserver de mauvaises surprises. On peut également se procurer le matériel de campagne. Un jeu de quatre affiches résume les enjeux : « L’esclavage interdit ? Projet de loi = sans-papiers à perpétuité », « Immigration « choisie » ? Travailleur jetable = précarité pour tous », « Vivre en famille ? N’y pensez plus », « Tomber amoureux ? Couple franco-étranger = couple illégal »... On trouve également des tracts. Une vidéo est en préparation, ainsi qu’un support de présentation pour les réunions publiques.
Le plan de campagne du collectif sera en partie calé sur le passage de la loi, au Parlement, qui interviendra on ne sait quand précisément, entre mars et juin. Mais on sait que la droite veut aller vite. Une manifestation nationale sera nécessaire et sa réussite dépendra largement du développement des collectifs locaux et de la sensibilisation de l’opinion. En attendant, la manifestation du 18 février, à l’initiative des collectifs de sans-papiers, a été une première sortie. Le 18 mars, se profile une commémoration du dixième anniversaire de l’occupation de Saint-Ambroise, lorsque les sans-papiers ont commencé à occuper le devant de la scène politique, en mars 1996. À Paris, le 18 mars prendra la forme d’un « village », avec stands et plateau, comme cela a été organisé en mai 2005 pour le « non » de gauche à la Constitution européenne. Pour créer un large mouvement d’opinion, la mobilisation des artistes et des intellectuels, l’implication des syndicats, l’entrée en scène du monde du travail seront nécessaires.