Communiqué de l’Association des Sociologues Enseignants du Supérieur
Non à la répression syndicale
Ce jeudi 28 avril, plusieurs centaines de manifestants et manifestantes, dont de nombreux étudiants, salarié.e.s et syndicalistes, ont bloqué le port de Gennevilliers, une action menée pacifiquement dans le cadre du mouvement en cours contre le projet de loi travail en ce jour de mobilisations et de grève. Se rendant ensuite à la bourse du travail de Saint-Denis, les manifestant.e.s ont été encerclé.e.s par les forces de l’ordre, et 120 d’entre elles et eux ont été interpellé.e.s. Deux d’entre eux ont été placés en garde à vue : un syndicaliste de Sud-Rail et un sociologue, enseignant-chercheur à l’université Vincennes Saint Denis (Paris 8) et syndiqué à la CGT, Nicolas Jounin.
Ce soir, ces deux manifestants, au lieu d’être relâchés, ont été déférés au parquet, dans l’attente d’un passage devant le juge demain. En tant qu’association professionnelle, l’ASES (Association des Sociologues Enseignant du Supérieur) entend affirmer leur ferme soutien à notre collègue et à son camarade de Sud-Rail, mobilisés contre une loi entérinant, comme l’ont montré chercheurs et chercheuses, de nombreuses régressions en termes de droits collectifs et de conditions de travail. L’ASES appelle également à se rendre demain, vendredi 29 avril, au rassemblement de soutien aux deux interpellés organisé à 13h devant le tribunal de Bobigny.
Paris, le 28 avril 2015
Pour l’ASES
Communiqué de presse suite à l’action de l’AG interpro de saint Denis du 28 avril au matin
Ce matin avait lieu une action de blocage économique organisée par l’AG interprofessionnelle de Saint Denis. Le port de Gennevilliers a ainsi été bloqué pendant plus d’une heure, par plus de 200 travailleurs et travailleuses, étudiant-e-s, précaires, chômeurs et chômeuses.
Réuni-e-s ce jeudi 28 avril en Assemblée générale nous dénonçons la répression exercée contre nous ce matin : la police a chargé les manifestant-e-s, les a matraqués, gazés, puis en a nassé et interpellé une centaine, qui ont par la suite été libérés. Néanmoins deux personnes sont toujours en garde à vue - Nicolas Jounin, enseignant chercheur de l’Université Paris 8, membre de la CGT, et un camarade cheminot membre du syndicat Sud Rail. Il est scandaleux de constater que ces deux camarades gardés au commissariat étaient les deux blessés sérieux de cette action - touchés à la tête - et que par là la police cherche à justifier ses agissements avec de fausses accusations de « violence sur agent ».
Cette répression ne fera pas plier notre mouvement. Nous restons plus que jamais déterminé-e-s à obtenir le retrait de la loi travail. Nous exigeons la libération immédiate de nos deux camarades, de tou-te-s les manifestant-e-s interpellé-e-s aujourd’hui et l’arrêt de toutes les poursuites.
Pour soutenir les deux camarades en garde à vue, nous appelons à un rassemblement demain vendredi 29 avril, à 13h, devant le tribunal de Bobigny où il seront présentés au juge.
Liberté pour tou-te-s ! Retrait de la Loi Travail !
Post de Rémy Jounin sur Facebook
Pour qu’on sache un peu mieux où en est ce gouvernement, je vais faire une entorse à mes habitudes et parler ici de l’un de mes proches :
D’après mes premières infos, ce matin, lors d’une manifestation tout à fait pacifique au port de Gennevilliers, lors d’un mouvement de foule, mon fils s’est arrêté pour rassurer deux enfants inquiets par la cavalcade et la charge policière. Ces enfants avaient semble-t-il raison d’être inquiets puisque les flics lui sont tombés dessus (il y aurait eu au moins un coup de matraque sur la tête) et l’ont plaqué au sol.
Mis en garde à vue avec un autre militant, il a passé la journée au commissariat de Saint-Denis. Ce soir, une manifestation réunissait des militants et une grande partie des enseignants de sociologie de Paris VIII (où il est enseignant chercheur) pour le voir partir pour Bobigny où ils ont été déférés pour être présentés à un juge demain après-midi, avec l’accusation bidon habituelle de violence à agent (ben tiens).
Pour ceux qui ne le savent pas, Nicolas Jounin (Googlelisez, vous verrez) n’a pas tout à fait le profil du casseur. Sociologue apprécié de ses confrères et du grand public car ses différents ouvrages rencontrent à chaque fois un grand succès public, ce qui est encore assez rare dans ce domaine, il a été régulièrement l’invité des médias (notamment France Inter et France Culture) et est réputé pour ses mœurs pacifiques et ses paroles mesurées, lui.
Pour se faire une idée, on peut réécouter l’excellente émission que Stéphane Paoli avait consacré à son « Voyages de Classes », paru à la Découverte.
Un rassemblement de soutien est prévu demain à 13 h au Tribunal de Bobigny. Évidemment, ceux qui veulent participer et/ou faire tourner ce message sont les bienvenus.
Les camarades de Sud rail et de la CGT Recherche arrêtés hier viennent d’être libérés.
Un rassemblement intersyndical de soutient réunissant entre 180 et 200 personnes c’est tenu ce midi devant le tribunal à Bobigny.
Pour le camarade de Sud Rail, le procureur veut le poursuivre pour refus de prélèvement ADN et pour port d’une arme blanche (dans un sac).
Pour le camarade de la CGT recherche le procureur a demandé la détention provisoire (heureusement rejeté par le tribunal) pour violence volontaire et en réunion contre un dépositaire de l’autorité publique. Un policier aurait eu... une journée d’interruption temporaire de travail. Et cela mériterait la prison ?!!!
Les camarades doivent faire face à un contrôle judiciaire tout les 15 jours. Le procès aura lieu le 6 octobre.
Nous exigeons d’ors et déjà leur relaxe !
Halte à la criminalisation du mouvement social et aux violences policières !
Retrait du projet de loi « travail » !
Nous appelons à participer à la manifestation des luttes dyonisiennes à Saint-Denis dimanche premier mai. RDV à 10h à Porte de Paris [1].
www.solidaires-saintdenis.org/