Les forces politiques qui participent au rassemblement antilibéral (PCF, minoritaires de la LCR, Mars, Gauche républicaine, Convergence citoyenne, Alter Ekolo, PRS et les Alternatifs), se sont retrouvées hier matin à deux jours de la réunion nationale des collectifs à Saint-Ouen, qui doit décider de leur candidature à l’élection présidentielle. La discussion n’a pu déboucher sur aucun consensus entre les participants.
En fonction des choix des collectifs
Les votes et les choix des collectifs ont été examinés. Sur la foi des procès-verbaux de 361 collectifs, 333 auraient émis un choix. 186 indiqueraient leur préférence pour la candidature de Marie-George Buffet, 66 pour Clémentine Autain, 62 pour Yves Salesse, 9 pour José Bové et 1 pour Patrick Braouezec. Les résultats de ceux qui émettent un deuxième choix si leur candidat n’est pas retenu contrebalanceraient un peu cette tendance, mais l’addition des deux choix resterait en faveur de Marie-George Buffet. Jean-François Gau, qui représentait le PCF à cette rencontre, a déclaré que le positionnement des collectifs devait « être un élément pour construire une solution ». « Il nous faut travailler à lever les difficultés, rendre réalisable les choix émis dans les collectifs, estime Jean-François Gau. Aucune candidature n’est un préalable mais c’est moins facile de réaliser un consensus sur une autre candidature que celle pour laquelle les collectifs penchent. » Christian Piquet, représentant de la minorité de la LCR, redit, comme d’autres, que « la candidature de Marie-George Buffet ne peut pas faire consensus ». Pour lui, « si ce qui ressort des collectifs, c’est que Marie-George Buffet est en tête des premiers choix, une option de consensus se dégage entre Clémentine Autain et Yves Salesse. Personne n’a émis d’objection sur ces deux noms », insiste-t-il. Christian Piquet estime que les propositions de Marie-George Buffet pour une campagne collective « prouvent que le PC n’envisage pas qu’une autre candidature soit possible ». Ne précisant pas de choix au nom des minoritaires de la LCR, Christian Piquet souhaite qu’on débouche sur une solution, « dès ce week-end ou tant qu’il restera une chance ».
« Une chose fait consensus, c’est qu’il n’y a pas de consensus entre nous sur une candidature », ironise Francine Bavay. « Chacun a rappelé ses positions », estime la porte-parole des Alter Ekolo. Pour « sortir de la crise », elle estime qu’il faut que « tous les candidats se retirent ». « Marie-George Buffet doit se retirer, car c’est au PCF de faire un geste, explique-t-elle. Yves Salesse et Clémentine Autain suivront. Ensuite, on se met d’accord sur un candidat issu du mouvement social, José Bové ou quelqu’un du même profil. » Éric Coquerel, de Mars, considère que « la réunion des 9 et 10 décembre doit rester ouverte. Il faut trouver un système qui permette à tout le monde de rester ». Il refuse « un vote majoritaire. Ce n’est pas la bonne méthode pour déboucher ce week-end ». Pour lui, il s’agit de « trouver le plus petit dénominateur commun entre nous, indique-t-il. Ce peut être Yves Salesse, Claude Debons ou quelqu’un de ce profil », estime-t-il, faisant remarquer qu’il « n’a pas cité Clémentine Autain ». « Soit on se met d’accord là-dessus le 10 décembre, soit on organise un vote en janvier avec des débats publics », propose-t-il. Charlotte Girard, de PRS, estime, elle aussi, qu’on peut repousser la décision. La réunion des collectifs « marquera l’achèvement d’un processus par l’absence de consensus », affirme-t-elle. Pour la militante socialiste, il faut en effet « repartir de la situation politique marquée par le choix de Ségolène Royal. Les choses ont changé à gauche, il faut donc redistribuer les cartes ». Elle suggère un changement de candidat en fonction de cette situation : « Il faut aboutir à une candidature trait d’union, et à PRS, on est en position de trait d’union », indique-t-elle. S’agissant d’une candidature de Jean-Luc Mélenchon, elle précise qu’« il n’a pas posé sa candidature mais que si c’est demandé... ». Charlotte Girard reste optimiste. « La réunion était tendue mais franche, et personne ne veut casser le rassemblement. Mais il faut se garder des excès qu’on a vus avec les appels, pétitions et autres. »
Personne ne veut casser le rassemblement
Pour Convergence citoyenne, Claire Villiers affirme « sa volonté de réussir. il faut aller au bout, que tout le monde bouge, quitte à rouvrir le champs des candidatures », demande-t-elle.
Henri Mermet, des Alternatifs, affirme que Marie-George Buffet « ne peut faire consensus ni des participants actuels au rassemblement, ni des futurs participants », et estime « qu’il faut choisir une des deux personnes susceptibles de faire consensus, Yves Salesse et Clémentine Autain ». Les Alternatifs ne formuleront « pas d’autres propositions à la réunion des collectifs ». Henri Mermet espère « que la dynamique va permettre de s’en sortir », mais juge « un blocage plutôt prévisible ». « On espère qu’une dynamique de la réunion permettra de surmonter les difficultés », affirme pour sa part Jean-François Gau.
• Clémentine Autain. Dans une déclaration rendue publique hier, elle s’est déclarée « stupéfaite » des dispositions de campagne proposées par Marie-George Buffet à un moment où il est évident pour elle que la candidature Buffet « ne recueille pas de double consensus