Près de 400 salarié.es travaillant dans plus de 30 banques s’associent aux appels syndicaux à faire grève lundi 5 août. Leurs représentant.es exigent une enquête sur la façon dont le gouvernement a géré le projet de loi controversé sur l’extradition.
Des centaines de salarié.es de 34 banques se sont joints aux appels à une grève à l’échelle de la ville, la semaine prochaine, contre la gestion par le gouvernement des troubles récents qui ont secoué Hong Kong.
– Ces salarié.es des banques se sont joint.es à un groupe de 95 syndicats des secteurs public et privé impliqués dans la mobilisation prévue pour lundi 5 août.
L’appel de la confédération syndicale pro-démocratie HKCTU et du personnel des banques (incluant les banques d’investissement internationales et les banques d’État chinoises), a également été repris par des enseignant.es et des groupes artistiques.
– Les fonctionnaires, quant à eux, ont obtenu le feu vert [1] de la police pour organiser un rassemblement sans précédent, vendredi 2 au soir à Chater Garden, afin d’exhorter le gouvernement à répondre aux revendications des manifestant.es contre le projet de loi d’extradition maintenant suspendu [2].
L’idée d’une grève a commencé par être lancée il y a quelques semaines sur un forum en ligne. Elle a pris de l’ampleur après deux manifestations qui ont dégénéré en affrontements suite auxquels 44 personnes ont été accusées d’avoir participé à une émeute [3].
« Pour vraiment permettre à la ville de retrouver le calme, le gouvernement devrait mettre sur pied une commission d’enquête ». Celle-ci ne devrait pas se limiter au comportement de la police lors des manifestations, mais concerner l’ensemble du processus d’élaboration de la politique à suivre et de prise de décision« , a déclaré Carol Ng Man-yee, présidente de HKCTU (Hong Kong Confederation of Trade Unions). »Nous espérons que l’ensemble des salarié.es participeront à l’un des sept rassemblements organisés sur la ville."
Elle faisait ainsi référence aux rassemblements parallèles proposés en ligne pour lundi 5 août à Admiralty, Mong Kok, Sha Tin, Tsuen Wan, Tai Po, Wong Tai Sin et Tuen Mun. (...)
Carol Ng Man-yee n’a pas fourni d’estimation concernant le nombre de syndicats qui participeraient à cette mobilisation, notant que certains syndicats étaient encore en discussions à ce sujet.
– SCMP a appris que PTU (Hong Kong Professional Teachers’ Union), le syndicat HKCTU de l’enseignement comptant 100 000 membres, était susceptible de se joindre à la grève.
– Le syndicat HKCTU du personnel navigant aérien (Hong Kong Cabin Crew Federation) a également donné son accord de principe.
La controverse entourant la loi d’extradition et la réaction de la police face aux protestations contre celle-ci ne semblent pas vouloir s’apaiser. Et cela bien qu’un nombre croissant de secteurs se soient joints aux appels en faveur de son retrait complet et d’une enquête indépendante sur son fiasco.
– Près de 400 salarié.es appartenant à 34 institutions financières ont lancé une pétition anonyme pour soutenir la grève du lundi 5 août, et ont organisé une brève mobilisation à Chater Garden jeudi 1er août au soir. « Nous exhortons le gouvernement à répondre aux principales revendications de la population, et à mettre fin à la turbulence des marchés », peut-on lire dans un message sur le forum en ligne très utilisé LIHKG.
– Des salarié.es de HSBC, Standard Chartered, Citibank, Deutsche Bank, JP Morgan et UBS étaient parmi celles et ceux ayant soutenu cet appel. Certain.es ont affiché ou fait circuler des photos de leur carte professionnelle, avec leur nom masqué.
– Cinq salarié.es de la banque publique Citic Bank ont posté un message qui disait : « Un gouvernement inutile ignore la volonté du peuple. Tous et tous les Hongkongais.es doivent faire grève le 5 août. »
L’un des initiateurs/trices de la pétition a déclaré que la saga de la loi d’extradition avait déjà fait des ravages dans le secteur financier, avec certain.es client.es de banques privées ayant déjà transféré des actifs vers des économies voisines, telles que Singapour et Taiwan.
« Je ne ne me suis jamais impliqué politiquement, mais la façon dont le gouvernement gère la situation n’a fait que déclencher un renforcement de ses opposant.es », a déclaré un vétéran de HSBC, se faisant appeler CH. « Si cela continue, nous verrons les investisseurs et nos talents quitter cette ville. »
Bien que l’action syndicale soit légalement protégée, l’avocat spécialisé en droit du travail Michael Szeto, du cabinet d’avocats ONC Lawyers, a averti que la protestation politique ou la poursuite d’idéaux personnels ne sont pas considérés comme des motifs légitimes d’action syndicale et ne sont donc pas protégés. Il a déclaré que ne pas venir au travail sans raison considérée comme valable pouvait « entraîner le risque d’une action disciplinaire », même s’il était peu probable qu’elle déclenche un licenciement sans préavis.
Chan Chiu-wai, de la direction du syndicat HKCTU de la Fonction publique a déclaré que des fonctionnaires de différents départements envisageaient de prendre un jour de congé pour participer au rassemblement. "Ils/elles sont conscient.es que la loi n’offre pas de protection suffisante.
C’est la raison pour laquelle il existe, à juste titre, des inquiétudes parmi nos collègues ", a-t-il expliqué.
Liens
[1] https://www.scmp.com/news/hong-kong/politics/article/3020536/who-are-young-civil-servants-defyingpeers-and-elders
[2] https://www.scmp.com/topics/hong-kong-extradition-law
[3] https://www.scmp.com/news/hong-kong/politics/article/3020736/hong-kong-protesters-riot-charges-set-be-released-bail-some
[4] https://www.scmp.com/news/hong-kong/law-and-crime/article/3020802/gun-toting-officer-was-fear-his-life-hong-kong-police