- Peut-on vous demander quels sont « les gains durement acquis en matière de sécurité et de développement au cours des quinze dernières années » en Haïti que vous évoquez [1] ? Des « gains » en tous les cas bien mystérieux, à côté desquels sont passés les rapports des organisations haïtiennes et des acteurs internationaux.
- Êtes-vous dans votre rôle lorsque vous prétendez qu’il devient « de plus en plus évident qu’une réforme de la Constitution est nécessaire » ? Avez-vous reçu un mandat des acteurs haïtiens pour vous positionner sur ce sujet ?
- Lorsque vous affirmez qu’« Haïti a trop longtemps eu recours à des accords opportuns pour régler des problèmes politiques », faites-vous référence à l’ingérence des États-Unis dans les affaires du pays ?
- Pas une seule fois, le mot « corruption » n’est prononcé dans votre discours. La question est donc résolue ? Ou secondaire ? À moins que les centaines de milliers d’Haïtiennes et Haïtiens qui sont, pendant des mois, descendus dans les rues du pays se soient soulevés contre un mirage ? Il est vrai qu’il ne s’agit que de Noir-e-s, à bout de souffle, qui ne disposent pas, comme vous, d’une « panoplie d’outils » dont vous faites une « utilisation judicieuse » pour lutter contre l’impunité. Et avec le succès que l’on sait.
- Enfin, quand vous parlez du risque qu’« un problème initialement interne pourrait devenir un problème régional », doit-on y voir votre indifférence ou votre mépris face à la situation que vivent les Haïtiennes et Haïtiens ? Ainsi que la clé de lecture du soutien de l’international, en général, et des États-Unis, en particulier, au gouvernement actuel de Jovenel Moïse ?
Frédéric Thomas
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