Depuis le mois d’août dernier, des employés de la chaîne de cafés Starbucks tentent de faire émerger un syndicat pour faire adhérer leurs trois établissements, situés dans la région de la ville de Buffalo, dans l’ouest de l’État de New York, au Service Employees International Union, vaste réseau de syndicats américain. Une première dans le pays, où la chaîne compte 9 000 établissements.
Face aux efforts de ces salariés, l’entreprise aurait mis en place une “contre-offensive” consistant à augmenter le nombre de responsables, à fermer temporairement certains magasins et à multiplier les réunions suggérant que les travailleurs n’ont pas besoin d’“un tiers”, raconte The New York Times.
Cette lutte en cours à Buffalo est une nouvelle illustration du vaste mouvement d’activisme social qui secoue les États-Unis depuis quelques mois, observe le quotidien. Ce mouvement, associé à une démission en masse des travailleurs, en position de force sur un marché du travail qui connaît une pénurie de main-d’œuvre, fait émerger de nombreuses revendications dans différents secteurs, aux États-Unis comme dans d’autres pays à l’économie développée.
Ingérence
Les élections de représentants syndicaux chez Starbucks devraient être organisées dans un “environnement protégé de toute forme d’intimidation” et “sans contrôle de l’employeur”, note le New York Times, citant l’agence du gouvernement américain chargée des élections syndicales. La réaction des responsables de la chaîne de cafés pourrait conduire à “refroidir ou inhiber” les votants, témoigne Wilma B. Liebman, ancienne présidente de l’organisation sous l’administration de Barack Obama.
L’entreprise dément pourtant toute ingérence. “Nous écoutons, nous collectons les plaintes”, explique un porte-parole. La société a l’expérience de situations semblables, remarque le journal. Le New York Times rappelle de précédentes tentatives infructueuses organisées chez Starbucks au début des années 2000 à New York et en 2019 à Philadelphie. L’entreprise avait alors été condamnée pour avoir licencié deux employés impliqués dans la création du syndicat.
Cette fois encore, Starbucks semble prêt à tout pour arrêter le processus en cours à Buffalo. Une vidéo d’une réunion de septembre, visionnée par le journal, montre un responsable basé dans l’Arizona expliquer son départ pour trois mois à Buffalo, afin de résoudre “le problème” et “sauver” l’entreprise de la création de la première organisation syndicale de son histoire.
The New York Times
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