Chez les Nez-Percés de l’Idaho, l’inquiétude est palpable. En cause : le projet de la compagnie minière locale Perpetua Resources, qui se présente comme un champion des énergies vertes et “veut ouvrir une mine à ciel ouvert pour extraire de l’or et des millions de tonnes d’antimoine, un des minerais nécessaires à la production de batteries du futur à métal liquide”, rapporte le New York Times.
Le président Biden est entré en fonction, le 20 janvier 2021, en promettant de protéger les ressources des Amérindiens et de garantir les droits des tribus, qui ont subi pendant des générations vols de terre et violations de traités. Mais cette promesse se heurte à l’une de ses autres priorités : lancer une révolution dans les énergies renouvelables pour lutter contre le changement climatique, note le journal.
Sites sacrés contre énergies vertes du futur
Et les Nez-Percés sont loin d’être les seuls concernés. Dans tout l’Ouest américain, de nouveaux projets de mines et d’extraction inquiètent les Amérindiens, souligne le quotidien américain.
C’est le cas dans les montagnes Santa Rita, en Arizona, où une “firme canadienne cherche à obtenir un permis fédéral pour pouvoir creuser une mine de cuivre à ciel ouvert, au grand dam des tribus amérindiennes Tohono O’odham, Pascua Yaqui et Hopi”.
Hudbay, la compagnie minière en question, clame que “le cuivre qui pourrait être extrait de la nouvelle mine est un ingrédient clé des énergies vertes du futur”. Pour les tribus amérindiennes, ce projet ne fera “qu’endommager leur terrain de chasse et de pêche, siphonner des ressources en eau déjà raréfiées et désacraliser leurs sites sacrés”, poursuit le New York Times.
Dans le Nevada, les Paiute et Shoshone de Fort McDermitt protestent contre un projet minier visant à faire exploser un ancien volcan pour extraire du lithium, un composant essentiel utilisé notamment dans les batteries des véhicules électriques les ressources des Amérindiens, note le journal. Même inquiétude dans la vallée de la Big Sandy River, en Arizona, ou un autre projet de mine de lithium pourrait causer la destruction d’une source chaude considérée comme un site sacré par la tribu Hualapai.
La porte n’est pas fermée
Un peu plus au sud, à une heure de Phoenix, la capitale de l’Arizona, les Apaches de San Carlos demandent l’abandon, par le géant minier Rio Tinto, d’un projet de mine de cuivre souterraine. Si le gouvernement Biden a bien “décidé de retarder ce projet, que Trump avait tenté d’accélérer”, cela ne satisfait pas les Apaches qui demandent son abandon pur et simple.
Un certain nombre de tribus, dont les Apaches de San Carlos, placent de grands espoirs dans la ministre de l’intérieur Deb Haaland, première Amérindienne nommée à un tel poste, pour défendre leur cause, mais le gouvernement Biden, s’il a déjà choisi de poser certaines limites à des projets miniers en Alaska ou à Chaco Canyon, au Nouveau-Mexique, “n’a pas pour autant fermé la porte à tous les projets”, note le journal.
The New York Times
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