L’occasion de moquer Valérie Pécresse était trop belle pour que le NPA s’en prive. Mercredi 13 avril, le candidat Philippe Poutou a ironisé sur l’appel aux dons de la représentante des Républicains, en difficulté pour rembourser ses frais de campagne.
“Pour aider mon ex-collègue Pécresse qui doit faire face à de grosses difficultés financières, liées à une surestimation de ses capacités, si ça peut l’aider, je veux bien lui prêter ma 308 pendant quelques jours”, tacle l’ancien représentant du NPA sur Twitter.
Philippe Poutou
@PhilippePoutou
Pour aider mon ex-collègue Pécresse qui doit faire face à de grosses difficultés financières, liées à une surestimation de ses capacités, si ça peut l’aider, je veux bien lui prêter ma 308 pendant quelques jours.
11:16 PM · 13 avr. 2022·Twitter for iPhone
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Avec moins de 5% des suffrages au premier tour, Valérie Pécresse ne peut pas prétendre au remboursement de sa campagne par l’État. Au lendemain du scrutin, elle s’est dite “personnellement endettée à hauteur de 5 millions d’euros” et a appelé les Français à l’aide. Ce qui a surtout provoqué les moqueries et l’agacement de ses détracteurs.
Selon sa déclaration de patrimoine, l’ex-candidate LR était la mieux lotie des prétendants à l’Élysée, avec un patrimoine estimé à environ 9,7 millions d’euros. À l’extrême opposé de Philippe Poutou, qui mentionnait comme seul bien de valeur sa Peugeot 308 SW de 2020, estimée à 22.500 à l’Argus.
Lassalle et Bayrou prêts à faire un geste
Philippe Poutou n’est pas le premier candidat à réagir à l’appel à l’aide de Valérie Pécresse. La veille, Jean Lassalle avait indiqué qu’il ferait “un don équivalent” aux Républicains, au Parti socialiste et à EELV “afin de respecter le principe d’égalité qui m’est si cher et qui a prévalu tout au long de cette campagne”. Ce jeudi, il a précisé avoir fait un don de 10 euros à chacun. Là encore, la proposition est sarcastique : tout au long de la campagne, le candidat iconoclaste n’a cessé de critiquer l’absence d’égalité de traitement entre les candidats.
Seul François Bayrou n’a pas fait dans l’ironie. Ce jeudi 14 avril, le patron du MoDem s’est dit prêt à venir en aide aux partis et anciens candidats en difficulté. “J’ai fait ça assez souvent d’autres fois pour des forces politiques. Mais personne ne l’a su”, a-t-il déclaré sur RMC/BFMTV.
François Bayrou en a profité pour défendre à nouveau son projet de “banque de la démocratie”. “Il est totalement anormalement que ce soit des instances privées qui décident ou pas d’accorder les moyens nécessaires (...) à un candidat ou un mouvement politique”, estime-t-il.
Il plaide pour “une instance démocratique, sous le contrôle du Parlement et reliée à la Caisse des dépôts (...) qui ait pour mission de garantir les financements à la vie politique avec les garanties nécessaires”. Un organisme enterré par Emmanuel Macron au cours de son quinquennat.
Jade Toussay