Le 19 juillet dernier, la chambre d’application des peines de la cour d’appel de Paris a décidé que Nathalie Ménigon, militante d’Action directe, condamnée à la perpétuité assortie d’une peine incompressible de dix-huit ans, pouvait bénéficier d’un aménagement de peine. La cour lui a accordé une semi-liberté. Elle devrait être transférée, le 2 août, du centre de détention de Bapaume à une prison proche de son lieu de travail
Les conditions de cet aménagement de peine, ouvrant la voie à une possible libération conditionnelle, sont extrêmement restrictives. Elle devra réintégrer chaque soir sa cellule après son travail, devant respecter scrupuleusement l’horaire de retour, sous peine d’être considérée comme évadée. Elle passera ses week-ends en détention, sauf permission de sortie accordée au coup par coup. Enfin, elle devra respecter une interdiction absolue de toute expression publique (livre, presse écrite et radio télévisée), dont elle pouvait pourtant user jusqu’à maintenant, notamment pour soutenir ses camarades emprisonnés.
Avec le collectif Ne les laissons pas faire, nous ne pouvons que nous réjouir de cette décision qui, avec toutes ses limites, permettra à Nathalie d’échapper quelques heures par jour à l’univers carcéral. Mais, alors qu’elle et ses camarades, Jean-Marc Rouillan, Georges Cipriani et Régis Schleicher, sont emprisonnés depuis plus de 21 ans, nous devons continuer à exiger leur mise en liberté et l’État doit cesser son acharnement à leur égard. Joëlle Aubron, leur camarade, en a été la première victime. Ça suffit ! Liberté pour les militants d’Action directe !