Le 21 octobre 2004, après un lobbying intense, EDF optait pour la construction d’un réacteur nucléaire EPR1 à Flamanville, dans le département de la Manche, près de Cherbourg. En juillet 2005, les députés validaient sa construction. Avant toute concertation, le département de la Manche et le site de Flamanville étaient choisis pour l’implantation du réacteur nucléaire EPR par le gouvernement.
Ce choix s’est fait avec le soutien très actif d’élus de droite et de gauche du département, et même du conseil régional (à majorité de gauche), les Verts s’abstenant lors du vote « pour ne pas rompre l’unité avec leurs amis du Parti socialiste ».
Cette construction ne correspond à aucun besoin local ou national, et comporte même le coût supplémentaire de quelque 250 kilomètres de lignes à 400 000 volts. Qu’à cela ne tienne, le conseil général de la Manche offrira une exonération dégressive de taxe professionnelle pendant cinq ans... Des simulacres de débats ont été organisés à différents endroits du pays, bien que, comme le reconnaît le président de la Commission nationale du débat public (CNDP), « la décision soit prise avant même l’ouverture des débats ». De plus, le secret défense a été objecté par le ministère et Areva, afin de censurer un texte écrit par le réseau Sortir du nucléaire. Le seul mérite de ce débat est de nous avoir assuré une précampagne dès octobre.
Le 20 février 2006, à Cherbourg, vingt personnalités (Didier Anger, José Bové, François Dufour, Hélène Gassin, Alain Krivine, Stéphane Lhomme, Noël Mamère) appelaient individus, associations, syndicats et partis politiques à former, aux niveaux européen et national, des régions et pays, des comités pour la réussite du rassemblement des 15 et 16 avril.
Ce rassemblement contre l’EPR, la relance du programme nucléaire et pour des solutions alternatives, 20 ans après Tchernobyl, est relayé par un appel international. Outre la manifestation elle-même, qui aura lieu le samedi 15 avril à 14 heures, sont prévus des rendez-vous festifs et culturels (groupes musicaux connus, expositions, films et la pièce de théâtre La Diagonale de Tchernobyl et forums).
Le rassemblement est à l’initiative du réseau Sortir du nucléaire et du collectif régional grand ouest (EPR - non, merci, ni ailleurs, ni ici), qui rassemble plus de 35 organisations luttant contre la construction du réacteur EPR et de sa ligne de 400 000 volts, ainsi que contre l’enfouissement des déchets nucléaires.
Dans plusieurs villes, des comités se constituent, mènent des actions, organisent des départs groupés2. Cette mobilisation est particulièrement manifeste dans les départements concernés ou limitrophes : la Manche, bien sûr, mais aussi la Mayenne (33 associations pour 3 000 adhérents), l’Ille-et-Vilaine, le Calvados et l’Orne, où des réunions publiques contre la ligne THT, souvent dans des chefs lieu de canton, connaissent un véritable succès. Des conseils municipaux se prononcent contre l’EPR et sa ligne THT. Des manifestations sont organisées dans les départements. À Villedieu-les-Poêles, commune de 2 500 habitants, l’association locale Branchés autrement, créée il y a tout juste trois mois, a appelé, samedi 18 mars, à une manifestation qui a rassemblé 1 200 personnes avec une forte présence de la Confédération paysanne et du Comité de réflexion et d’information sur la lutte antinucléaire (Crilan) en pleine journée de mobilisation anti-CPE. La LCR a pris toute sa place dans ce combat, nos militants et militantes sont présents et actifs dans ces collectifs et vous appellent à rejoindre le cortège LCR le samedi 15 avril 2006. Tous et toutes à Cherbourg, les 15 et 16 avril 2006.