Alors que son patron se porte pâle depuis le début de la catastrophe de Fukushima, Tokyo Electric Power, Tepco, la société qui exploite la centrale, offre l’obole aux habitants de la zone d’exclusion autour de la centrale.
Dans une correspondance du 7 avril, Le Monde relate les tentatives de TEPCO de verser une indemnité « de consolation » -c’est le terme officiel- aux municipalités situées à l’intérieur de la zone d’exclusion d’un rayon de 20 km autour de Fukushima-Daiichi.
Neuf euros !
En tout, chacune des neuf collectivités représentant en tout quelques 80’000 personnes devrait toucher 20 millions de yens, soit … 165’000 euros. Le maire de la ville de Namie -20’000 habitants-, Tamotsu Baba prétend « d’abord des excuses » avant de préciser que pour sa ville « chaque résident aurait reçu moins de 1000 yens », c’est-à-dire à quelque centime près, neuf euros.
C’est peu payé pour une région condamnée pour une période inconnue ! Au moment où son action a plongé de 80% par rapport à sa cotation à la veille du tsunami, Tepco s’en tirerait plus que bien alors que la population a été exposée à des fuites de substances radioactives dont la nocivité ne peut pas être combattue avec la simple absorption de pastilles d’iode.
Parmi les matériaux rejetés dans l’atmosphère on trouve du plutonium 239 qui, combiné à de l’uranium sous la forme d’oxyde de plutonium, faisait office de carburant du réacteur numéro 3 de Fukushima.
Sa demi-vie est de 24’200 ans. Une fois inhalé, « il reste dans l’organisme pendant des décennies » comme l’affirme le docteur Jeff Patterson, ancien président du « Conseil des physiciens pour la responsabilité sociale », PSR, d’après qui, « une particule microscopique de PU-239 suffit pour provoquer un cancer ».
Le 30 mars, PSR a considéré que le gouvernement japonais ainsi que Tepco se doivent d’être « complètement transparents », les fuites de plutonium étant une « indication du sérieux de cet accident nucléaire ».
Au contraire, de propos lénifiants en demi-mensonges, le gouvernement nippon et la société d’exploitation de la centrale, n’en font rien.
Les héros à la rescousse
Ils s’évertuent à célébrer ce que les médias du monde entier appellent « les cinquante héros de Fukushima », ces employés de Tepco et de ses sous-traitants sacrifiés parce que exposés à des doses monstrueuses de radiations dans la vaine tentative de réparer les dégâts durant les premiers jours qui ont suivi l’accident.
Comme le rappelle Kakehashi [1], l’hebdomadaire de nos camarades de la Ligue communiste révolutionnaire du Japon, s’appuyant sur les révélations de l’édition japonaise du Wall Street Journal « Tepco a hésité à injecter de l’eau de mer à l’étape initiale priorisant la protection de son capital ».
A l’appui de ses assertions, le Wall Street Journal citait notamment les critiques d’un commissaire du gouvernement qui a pointé « l’irresponsabilité et l’irrationalité de la réaction initiale de Tepco ». C’est parce que l’eau de mer aurait détérioré les machines -le « capital fixe » en termes marxistes- que Tepco a lucidement et cyniquement sacrifié des dizaines de ses employés !
A ceux-ci, il faut ajouter les soldats et les pompiers dépêchés par la suite sur les lieux pour, enfin, injecter de l’eau de mer. Ils ont, certes, été remerciés le 20 mars par le premier ministre Naoto Kan. Il s’est dit « fier de nos soldats qui sont prêts à se sacrifier », sans pour autant préciser, comme le dit Kakehashi, qu’ils « sont privés de liberté, du droit de se syndiquer et de contacter le monde extérieur ».
Or, ajoutent nos camarades, « il n’a pas mentionné les responsables du sacrifice qu’il demandait, car ce sont ceux qui ont ignoré le sort des habitants en décidant de prolonger la durée de service des vieux réacteurs qui ont provoqué cette catastrophe ».
L’ampleur de la catastrophe semblerait avoir sonné le glas du nucléaire. Cependant, le gouvernement japonais continue d’insister sur la nature indispensable et sûre de la technologie nucléaire. Car, à l’instar de la France, de la Corée et de la Russie, le Japon reste un des principaux exportateurs de réacteurs nucléaires…
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