Excellences,
La défenseure des droits humains et prisonnière d’opinion Narges Mohammadi a entamé une grève de la faim afin d’obtenir, enfin, le droit de communiquer avec ses enfants, des jumeaux de neuf ans. Depuis son arrestation en mai 2015, elle n’a pu leur parler qu’une fois, pendant dix minutes. Ses enfants ont rejoint leur père à l’étranger il y a un an, car ils n’avaient plus personne pour s’occuper d’eux en Iran.
Narges Mohammadi a été condamnée à 16 ans d’emprisonnement à l’issue de son procès le 20 avril 2016, en raison de son travail en faveur des droits humains. La 15e chambre du tribunal révolutionnaire de Téhéran l’a condamnée pour avoir « fondé un groupe illégal », en raison de sa participation à une campagne contre la peine de mort ; pour « rassemblement et collusion en vue de commettre des infractions compromettant la sécurité nationale » et pour « propagande contre le régime ».
Narges Mohammadi est gravement malade. Elle souffre d’une embolie pulmonaire et de troubles neurologiques qui peuvent provoquer des crises et une paralysie partielle temporaire. Elle a besoin de soins médicaux spécialisés constants qu’elle ne peut pas recevoir en prison.
J’exhorte donc les autorités iraniennes à :
– libérer immédiatement et sans condition Narges Mohammadi, car il s’agit d’une prisonnière d’opinion détenue uniquement en raison de son travail pacifique en faveur des droits humains ;
– l’autoriser à recevoir régulièrement des visites et des appels de ses proches, notamment de ses enfants, ainsi qu’à contacter régulièrement l’avocat de son choix ;
– en attendant sa libération, veiller à ce qu’elle ait accès sans délai à des soins médicaux spécialisés à l’extérieur de la prison respectant l’éthique médicale, en particulier les principes de confidentialité, d’autonomie et de consentement éclairé.
Je vous prie d’agréer, Excellences, l’expression de ma haute considération.
Pour signer :
* http://info.amnesty.be/adserver2/narges-mohammadi-entame-une-greve-de-la-faim.html?petitionOptin=yes
Présentation
Pour un détenu, peu de choses sont aussi tristes que d’oublier le son de la voix de ses enfants. C’est pour cette raison que la prisonnière d’opinion iranienne Narges Mohammadi a initié une grève de faim le 27 juin, malgré de graves problèmes de santé. Depuis plus d’un an, elle est en effet privée de tout contact avec ses enfants, Kiala et Ali, des jumeaux de 9 ans.
Depuis la première arrestation de Narges en 2009 en raison de son militantisme en faveur des droits humains, ce sont les absences répétées de leur mère qui marquent l’enfance de Kiala et Ali. Les choses ont empiré lorsque Narges a été à nouveau arrêtée en mai 2015. Les jumeaux ont alors dû partir vivre avec leur père à l’étranger, car personne ne pouvait s’occuper d’eux en Iran. Depuis lors, Narges n’a pu leur parler qu’une seule fois au téléphone, pendant 10 courtes minutes.
Apportez votre soutien à Narges. Demandez aux autorités iraniennes qu’elles la libèrent et que, en attendant, elle puisse enfin contacter ses enfants et être correctement soignée.
Amnesty International