Autant il est difficile d’accepter la mort d’un camarade comme Troglo, autant il est important de fixer et prolonger sa présence. Celle que les « anciens » pouvaient percevoir, dès la première fois où ils le rencontraient et échangeaient avec lui, dans son regard : une conviction, une détermination et une grande douceur. Les trois inséparables.
Les témoignages publiés dans cette rubrique aident à saisir le sens effectif du terme « Les nôtres ». Tel celui de son camarade Jon Fano, signé aussi de son surnom Letxepan (« Lait et pain », ce qui illustrait son austérité volontaire lors de son exil forcé à Paris). Ou celui de Manuel Gari, qui donne tout son sens à ce qui n’est pas une formule de circonstance : « l’amitié militante ». Celle construite dans un contexte où les choix politiques et existentiels se forgeaient face à une dictature implacable.
Charles André Udry
Emotion et tristesse
C’est avec beaucoup d’émotion que nous avons appris le décès de notre ami Troglo. Nous avons partagé nos engagements. Nous l’avons connu depuis si longtemps qu’il faisait partie de notre histoire – d’une histoire forgée depuis des décennies des deux côtés des Pyrénées.
Le temps passant, les ami.e.s lointain.e.s nous accompagnent et nous restent proches, même quand les occasions de se retrouver se font rares.
Le départ de Troglo est pour nous un moment de tristesse et de mémoire que nous partageons avec ses camarades et ses proches.
Sally et Pierre Rousset