En mars 2011, dans le cadre du mouvement révolutionnaire qui balayait le Maghreb, le Proche et Moyen Orient, la révolution populaire a surgi en Syrie. Le peuple réclamait justice et liberté. Face à la sauvagerie du pouvoir contre ces manifestations pacifiques, il exigea la chute du régime dictatorial des Assad qui sévissait depuis plus de 40 ans.
Les contre-révolutions se sont déchaînées pour faire refluer ces soulèvements populaires. La Syrie détient le triste record du niveau, de la diversité d’origine et des formes de violence dont le peuple a été victime. Le régime assassin de Assad, porté à bout de bras par les régimes russe et iranien, est toujours en place et il continue à sévir.
Comme acteurs de contre-révolutions, il y a tout d’abord le régime et ses soutiens ouverts : la Russie et l’Iran. A leur terreur s’est ajoutée celle des forces islamistes, telle Daesh (dont les cadres organisateurs ont été libérés de prison par Assad en 2011). Les pays limitrophes, bien qu’ayant recueilli nombre de réfugiés, ont soutenu l’essor des forces islamistes (Qatar, Arabie Saoudite, Turquie notamment - Erdogan envoyant également son armée contre les forces kurdes). Les Etats-Unis et leurs alliés (dont la France), qui interviennent militairement en Syrie, ils ont, en soutenant en 2013 un pacte avec Poutine (accord de « désarmement chimique »), délivré un blanc-seing à Assad lui permettant de brûler le pays. Et Israël joue les boutefeux en bombardant en Syrie...
Confronté à cette situation, le mouvement ouvrier français et international, dans sa grande majorité, a laissé isoler la révolution syrienne.
En huit ans, plusieurs centaines de milliers de Syriens et de Syriennes ont été tués (l’immense majorité par les forces du régime et leurs alliés), plus de 95 000 ont disparu (pour l’essentiel kidnappés par les forces du régime). La moitié de la population syrienne a été déplacée (dont un quart en exil), des dizaines de milliers de prisonniers politiques croupissent dans les geôles du régime (victimes de tortures systématiques), les bombardements du régime contre les civils ont repris dans la région d’Idlib. Sans compter les mutilations, les traumatismes des personnes ayant survécu à la torture, aux bombardements, ou dont les familles ont été décimées…
Pourtant toute cette réalité est aujourd’hui minimisée, voire occultée, en France notamment. Cela au nom de la real politik, pour préparer la reprise des relations avec le gouvernement Assad.
Certains en viennent à nier l’existence même de cette révolution populaire, démocratique et pluraliste (marquée par la libération de la parole étouffée des décennies durant, l’auto-organisation par la base de la société, l’explosion artistique...)
Le combat du peuple syrien pour la liberté et le droit à vivre dignement reste entièrement légitime (avec pour certains, tels les Kurdes, le droit de voir satisfaites leurs revendications spécifiques). On ne saurait tolérer que des milliers de prisonniers demeurent enfermés, menacés d’élimination physique. Enfin, on ne saurait transiger pour accueillir les réfugiés. La solidarité du mouvement ouvrier international avec le peuple syrien est plus que jamais une nécessité.
° Libération immédiate de tous les prisonniers politiques !
° Retrait de toutes les forces armées étrangères de la Syrie !
° Arrêt immédiat de tous les bombardements en Syrie !
° Aucune mansuétude pour les dictateurs !
° Mobilisation internationale pour l’aide humanitaire et l’accueil des réfugiés !
Ni Assad, ni Daesh et leurs acolytes ! C’est au peuple syrien et à lui seul de décider de son avenir. La revendication du peuple syrien pour le départ de Assad et la fin de son régime, immédiatement et sans condition, est légitime.
Avec les associations syriennes, Dimanche 17 mars 2019
à 15 heures à Paris Place de la République
(marche jusqu’à la place de l’Hôtel de ville)
Collectif Avec la Révolution Syrienne : Cedetim, Émancipation, Ensemble, Forum Palestine Citoyenneté, L’insurgé, NPA, Union syndicale Solidaires