TOKYO CORRESPONDANT
Avec la signature, le 16 novembre à Séoul, d’un accord de coopération à l’issue des entretiens de leurs premiers ministres, les deux Corées ont cherché à faire de leur réconciliation un fait accompli, difficile à remettre en cause quel que soit le nouveau chef de l’Etat sud-coréen élu le 19 décembre.
Tant le Nord, qui a un besoin crucial d’assistance afin de ranimer son économie, que les progressistes du camp gouvernemental du Sud, soucieux de renforcer la réconciliation intercoréenne, craignent que l’élection d’un conservateur à la présidence se traduise par un durcissement de la politique vis-à-vis de Pyongyang.
Les premiers entretiens depuis quinze ans entre les chefs de gouvernement des deux pays ont confirmé le climat de détente instauré à la suite du sommet intercoréen du début octobre. Les questions délicates, tel que le problème nucléaire, ont été écartées des entretiens. Les deux premiers ministres ont, en revanche, préciser les échéances et les modalités de réalisation des projets de coopération économique.
Le plus symbolique est la mise en service, le 11 décembre, d’une voie de chemin de fer à travers la zone démilitarisée (DMZ) séparant les deux pays depuis six décennies. Ce tronçon de 25 km, qui relie la ville de Munsan, au Sud, à la zone industrielle de Kaesong, au Nord, où une cinquantaine d’industriels du Sud emploie 20 000 ouvriers nord-coréens, sera utilisé pour le fret.
ZONE DE PAIX EN MER JAUNE
Les échanges qui transitent par la zone industrielle représentent un quart du commerce intercoréen, qui a atteint, au cours des dix premiers mois de l’année, 1,4 milliard de dollars.
L’autre grand projet, plus symptomatique encore d’une volonté de détente, est la création d’une zone de « coopération et de paix » en mer Jaune, à l’extrémité ouest de la DMZ, théâtre, en 1999 et en 2002, de graves accrochages entre les gardes-côtes des deux pays.