Cher-es ami-es féministes européen-nes
Au nom du groupe parlementaire « Population et Développement, Droits et Santé reproductive » de la République de Lituanie, au nom de toutes les femmes et hommes éclairés et progressistes de ce pays, je m’adresse à vous pour solliciter votre soutien moral et votre solidarité pour bloquer la tentative des députés conservateurs et d’un certain nombre d’organismes de pénaliser l’avortement Le projet de loi qui vise à préserver la vie du foetus, à obliger les femmes à donner naissance à un enfant anormal, à criminaliser l’avortement, est le fait de l’église catholique lituanienne qui nie les droits reproductifs des femmes.
Après avoir recouvré son indépendance politique et être entrée dans l’Union européenne, la Lithuanie a ratifié toutes les conventions internationales, édicté de nouvelles lois qui visent à éliminer toute forme de discrimination à l’encontre des femmes.
L’égalité entre les femmes et les hommes est un principe fondamental des droits humains et une valeur essentielle du nouveau traité européen. Les droits reproductifs des femmes sont partie intégrante des droits humains. Chaque femme, chaque couple doit pouvoir décider librement et en toute responsabilité du lieu, du moment des naissances et du nombre de ses enfants.
Ce ne sont ni des politiciens à l’esprit étroit, ni l’église catholique qui peuvent entraver le droit au planning familial, l’accés aux méthodes modernes de régulation des naissances et à l’éducation sexuelle. La décision de mener une grossesse à terme ou d’avorter est pour les femmes un droit garanti par les
lois - nationales et internationales - à la non discrimination, à l’autonomie, à la maitrise de leurs droits reproductifs, à la protection de leur intégrité physique.
Si le parlement lithuanien criminalise l’avortement ou limite ce droit, il devra assumer la responsabilité du recours des femmes lithuaniennes aux avortements clandestins et, en conséquence, des morts prématurées de femmes en capacité d’avoir des enfants.
La soif de pouvoir politique et religieux au détriment des droits humains et des valeurs fondamentales, pour la défense des dogmes les plus réactionnaires, des mentalités familiales et sociales les plus rétrogrades, plonge les nouveaux Etats membres de l’Union Européenne dans la régression culturelle et sociale et condamnent de ce fait l’ensemble de l Europe au recul.
Tous les progressistes, femmes et hommes d’Europe, doivent réagir face à cette évolution.