Ligue des droits de l’Homme
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Questionnaire aux candidats à l’élection présidentielle
Les réponses d’Olivier Besancenot
INSTITUTIONS ET DÉMOCRATIE
- Quelles mesures comptez-vous prendre pour assurer la participation des citoyens,
des associations et des syndicats à l’élaboration des décisions politiques et administratives ?
Quelle articulation souhaitez-vous instituer entre d’une part le « dialogue social » (entre
partenaires sociaux) et le « dialogue civil » (impliquant le monde associatif), d’autre part la
représentation nationale ?
Réponse Olivier Besancenot
Je suis favorable à l’implication des syndicats, des associations mais aussi à
l’implication directe des citoyens : référendums d’initiative populaire, budget
participatif (mais réels, c’est-à-dire où les citoyens aient un pouvoir de décision sur au
moins une partie du budget), procédure de révocation (nouveau vote à partir d’un
minimum de signatures d’une pétition) pour les élus qui ne remplissent pas leur
mandat, etc ...
- Ferez-vous adopter l’interdiction de tout cumul entre d’une part mandat
parlementaire ou fonction gouvernementale, d’autre part exercice de toute fonction
exécutive au sein d’une collectivité territoriale ou d’un regroupement de communes ?
Réponse Olivier Besancenot
Oui. Je suis partisan du mandat unique ainsi que de la limitation dans le temps de
l’exercice du mandat : 2 ou 3 mandats successifs. Et après ... retour au travail !
Dans le même ordre d’idées, je pense qu’un élu ne doit pas parce qu’il est élu disposer
de revenus supérieurs à ceux qu’il est censé représenter. Donc, je suis favorable à ce
que les élus ne perçoivent pas d’indemnités supérieures au salaire moyen ou médian.
- Proposerez-vous l’élection au suffrage universel direct des organes délibérants des
communautés urbaines, d’agglomération et de communes, accompagnée d’une clarification
de leurs compétences et de leurs ressources propres ?
Réponse Olivier Besancenot
Oui. Seules des assemblées ou des instances élues au suffrage universel direct ont la
légitimité de prendre des décisions relatives aux choix budgétaires engageant l’avenir.
- Etes-vous favorable à la saisine du Conseil constitutionnel par les citoyens ?
Réponse Olivier Besancenot
Oui.
- Proposerez-vous de réformer la composition du Conseil constitutionnel et des
Autorités indépendantes protectrices des libertés (CSA, CNIL, etc.) afin que leurs membres
soient désignés par l’Assemblée nationale à une majorité qualifiée permettant une
désignation non partisane et, s’agissant des Autorités indépendantes, que les parlementaires
ne puissent y siéger ?
Réponse Olivier Besancenot
Oui. Aujourd’hui ce serait un progrès. En même temps, je suis extrêmement réservé
sur la multiplication d’autorités indépendantes à la légitimité extrêmement douteuse
puisque n’émanant pas directement du suffrage universel et n’ayant pas de comptes à
rendre à personne ...
LIBERTÉS
- Vous engagez-vous à faire abroger les lois des 18 mars 2003 (« sécurité
intérieure »), 21 mars 2006 (« lutte contre le terrorisme »), 31 mars 2006 (« égalité des
chances ») ainsi que la loi adoptée le 22 février 2007 sur la « prévention de la
délinquance » ?
Réponse Olivier Besancenot
Oui. J’ai d’ailleurs été conduit à manifester contre lors de leur adoption et leur
abrogation fait partie du plan de mesures d’urgence sociales et démocratiques que je
défends dans ces élections et, plus généralement, dans les luttes.
- Proposerez-vous la création d’une Autorité indépendante dotée d’un pouvoir
d’autorisation des utilisations gouvernementales, administratives et privées des
technologies informatiques, de la biométrie, des nano-technologies et de la
vidéosurveillance au regard de leurs incidences sur les libertés et droits fondamentaux ?
Réponse Olivier Besancenot
Oui. Aujourd’hui ce serait un progrès. Mais, même remarque que précédemment sur
les « autorités indépendantes » ...
- Etes-vous favorable à une réorientation de l’organisation et des fonctions de la
police (passant de la militarisation de son emploi à une utilisation proche et respectueuse
des populations) et à une lutte efficace contre les violences policières ?
Réponse Olivier Besancenot
Il faut transformer les missions de la police, pour passer d’une police de maintien de l’ordre
à une police d’élucidation des faits : par exemple, retrouver les auteurs de la délinquance en
col blanc ou du proxénétisme...
Cette transformation des missions doit s’accompagner d’une formation qui permette aux
futurs gardiens de la paix d’acquérir une pratique basée sur une déontologie qui mette le
respect des personnes au centre ;
Il faut œuvrer à la fin de l’impunité pour les auteurs de bavures policières, supprimer les
BAC (brigades anti-criminalité), abroger les lois sécuritaires (Vaillant, Perben, Sarkozy),
interdire les milices privées et polices municipales et désarmer les policiers au contact de la
population
LAICITÉ
- Vous opposerez-vous à toute modification des quatre premiers articles de la loi du 9
décembre 1905 ?
Réponse Olivier Besancenot
Je suis hostile à toute modification de la loi de 1905.
- Etes-vous favorable, en Alsace-Moselle, à la suppression du délit de blasphème, à la
fin du caractère obligatoire de l’enseignement des quatre cultes reconnus dans les écoles
élémentaires et à une réforme du financement des ministres des cultes reconnus appliquant
le principe de séparation des cultes et de l’Etat ? Ferez-vous appliquer ce même principe
dans l’ensemble des territoires de la République, y compris outre-mer ?
Réponse Olivier Besancenot
Partisan de la séparation des Eglises et de l’Etat, je suis hostile au statut dérogatoire
d’Alsace-Moselle ainsi qu’au délit de blasphème et à l’enseignement (obligatoire ou
non) des cultes dans le cadre de l’Ecole publique.
Autant l’Etat doit assurer la liberté de culte et lever les obstacles administratifs à ce
que toutes les religions puissent disposer de lieux de culte, autant je pense que l’Etat
ne doit ni financer les lieux de culte ni rétribuer les ministres du culte.
- Etes-vous favorable à une définition laïque du mariage et de l’adoption qui assure
l’égalité entre tous les citoyens quelles que soient leurs orientations sexuelles ?
Réponse Olivier Besancenot
Tout à fait. Je suis partisan de l’égalité des droits entre tous et toutes, quelles que
soient leurs orientations sexuelles et, donc, favorable au mariage homosexuel et à
l’homoparentalité, avec les mêmes droits que pour les hétérosexuels.
JUSTICE/PRISONS
- Vous engagez-vous à supprimer les institutions de justice d’exception ? Comment
pensez-vous rendre la lutte contre le terrorisme compatible avec le respect des libertés ?
Réponse Olivier Besancenot
Oui. Il faut supprimer toutes les justices d’exception (y compris la justice militaire).
Le respect des lois en vigueur est amplement suffisant pour traiter crimes et délits. Il
n’y a aucune raison de faire un sort particulier au terrorisme. D‘ailleurs, la
multiplication des lois d’exception au nom de la lutte contre le terrorisme (en France
comme au niveau européen) n’a eu comme seul effet que la réduction des libertés
individuelles et collectives, sans apporter de réponse probante au terrorisme. D’autant
plus que, u nom de cette lutte contre le « terrorisme », c’est de fait, bien souvent, le
mouvement social que l’on cherche à réprimer et criminaliser !
Souvenons-nous de l’instauration de l’état d’urgence dans les quartiers populaires en
Novembre 2005 en application de dispositions héritées de ... la guerre d’Algérie !
- Vous engagez-vous à abroger les dispositions régressives, quant au respect des
droits des justiciables, des lois des 9 septembre 2002 et 9 mars 2004 (dites « Perben 1 » et
« Perben 2 »), ainsi que la loi de décembre 2005 sur la récidive ?
Réponse Olivier Besancenot
Oui. J’ai d’ailleurs participé aux mobilisations contre leur adoption et leur abrogation
figue en bonne place dans le plan de mesures d’urgence sociales et démocratiques que
je défends.
- Envisagez-vous une refonte de la procédure pénale sur la base des constatations de
la commission parlementaire sur l’affaire d’Outreau, en restaurant notamment le caractère
exceptionnel de la détention provisoire ?
Réponse Olivier Besancenot
Oui. Mais vu l’intérêt soulevé à très large échelle par les travaux de la commission
parlementaire, je pense que ce sujet mérite un vaste débat, démocratique et public.
La détention provisoire doit rester exceptionnelle et non, comme cela devient la règle,
se banaliser comme un moyen de pression sur les mis en cause pour obtenir des aveux.
- Vous engagez-vous à rétablir la spécificité de la justice des mineurs et à ne pas
modifier l’âge de la majorité pénale ?
Réponse Olivier Besancenot
Je suis contre toute modification des ordonnances de 1945 sur la justice des mineurs,
notamment parce qu’elles mettaient en avant la priorité de la prévention sur la
répression, et affirmaient la priorité à la « protection de la jeunesse », priorité
aujourd’hui remise en cause par l’accumulation et la succession de lois sécuritaires.
- Avez-vous l’intention d’entreprendre une réforme d’ensemble de l’institution
judiciaire ? Que pensez-vous de l’alternative entre indépendance du Parquet et séparation
des fonctions du siège et du ministère public ? Souhaitez-vous accroître le nombre de
magistrats et les moyens accordés à la justice, et notamment à la justice des mineurs ?
Réponse Olivier Besancenot
Oui.
Je suis favorable à la séparation des fonctions du siège et du ministère public.
Il faut doubler les moyens consacrés à la justice, en particulier la justice des mineurs
(augmentation du nombre de magistrats, mais aussi des éducateurs spécialisés).
- Quel sens donnez-vous à la peine ? Quelle est votre position sur la question des
longues peines d’enfermement carcéral ? Prendrez-vous des mesures concrètes pour
développer les alternatives à la prison ? Pour réduire la surpopulation carcérale, souhaitez-
vous mettre en œuvre un accroissement du nombre de places en détention ou une réduction
du nombre de détenus ?
Réponse Olivier Besancenot
La peine a principalement deux fonctions :
* faire prendre conscience au coupable de la gravité de ses actes
* préparer la « sortie », c’est-à-dire la réinsertion.
Cela interdit les longues peines d’enfermement carcéral qui rendent, de fait, illusoire
toute tentative de réinsertion.
En matière d’alternatives à la prison, il faut développer les TIG avec un accroissement
important du nombre des travailleurs sociaux (conseillers probation).
Le développement des alternatives à la prison permettra de réduire le nombre de
détenus et, en conséquence, de réduire la surpopulation carcérale.
- Quelles mesures prendrez-vous pour faire respecter les droits de l’Homme dans les
prisons, en particulier en ce qui concerne le droit à la dignité humaine, le droit à la santé, le
droit aux liens familiaux et la liberté d’expression ? Ferez-vous mettre en œuvre les
propositions des commissions parlementaires qui ont enquêté sur la prison en 2000 ?
Réponse Olivier Besancenot
Face à la situation indigne qui règne dans les prisons, je crois effectivement qu’il faut
affirmer le droit à la dignité pour les détenus (santé, liens familiaux, droit
d’expression), reprendre et appliquer les conclusions qui s’étaient dégagées des Etats
généraux de la Condition Pénitentiaire.
- Quelles mesures ferez-vous prendre pour assurer l’effectivité d’un contrôle
indépendant sur les établissements pénitentiaires ? ferez-vous adopter une loi pénitentiaire
respectant les recommandations du Conseil de l’Europe ?
Réponse Olivier Besancenot
Pour changer les choses, il faut un regard extérieur et, pour le coup, « indépendant »
sur l’univers carcéral.
DROITS DES FEMMES
– Quelles mesures prendrez-vous pour lutter contre les discriminations sexistes face à
l’accès à l’emploi ?
Réponse Olivier Besancenot
Le principe est évidemment l’égalité d’accès à l’emploi lors de l’embauche, les critères
devant rester des critères objectifs relatifs à la qualification et à l’aptitude à occuper le
poste. Ce principe comme ses modalités d’application vont d’ailleurs au-delà des
seules discriminations sexistes et doivent traiter l’ensemble des discriminations :
ethniques, origines géographiques (quartiers), etc.
Je propose que, dans chaque entreprise, les représentants des salariés (délégués du
personnel, élus au comité d’entreprise, et) aient un accès préalable et un droit de
regard sur les embauches projetées.
- Que proposez-vous pour assurer une réelle égalité des sexes devant les carrières, les
conditions de travail et les revenus du travail, et la mixité des métiers et des fonctions
sociales ? Quelle politique d’accueil de la petite enfance comptez-vous mettre en œuvre
afin que cette fonction cesse d’être considérée, fût-ce implicitement, comme une obligation
pesant d’abord sur les femmes ?
Réponse Olivier Besancenot
Pour mettre en œuvre le principe « à travail égal, à qualification égale, salaire égal »,
il faut prévoir un plan obligatoire de rattrapage des salaires des femmes, pour les
porter à hauteur de celui des hommes, obligatoire non seulement dans la fonction
publique, mais aussi dans les entreprises privées. Ce plan devra aussi comporter un
volet de revalorisation des qualifications et des salaires des métiers à majorité
féminine.
La moitié des femmes reste à la maison pour garder leur enfant, et seulement 10 %
des enfants sont accueillis en crèche faute de place. Une majorité écrasante de femmes
se retrouvent seules devant « leur » problème de garde. Les gouvernements ont
toujours privilégié la multiplication des aides individuelles. Conséquence des budgets
d’austérité dans l’Education nationale et des suppressions de postes (notamment en
maternelle), le taux de scolarisation des 2 à 3 ans est passé de 36 % à 21 % en dix ans.
Un grand service public de la petite enfance, un regroupement des modes de garde
dans un seul et même service sont une nécessité pour les femmes, pour les tout petits,
pour la société. La mixité du personnel doit être un impératif, pour une société
égalitaire, où les individus des deux sexes contribuent à égalité aux tâches
domestiques.
Cela implique un plan de construction de crèches, la création de postes dans tous les
corps de métiers, dans le cadre de la fonction publique, pour le fonctionnement. Le
redéploiement des aides individuelles dans un budget collectif, la contribution des
entreprises et, surtout, une autre répartition des richesses peuvent servir au
financement.
- Comment envisagez-vous d’améliorer la protection contre le sexisme, les violences,
les mariages forcés, et plus généralement les atteintes à la liberté des femmes de choisir leur
vie ? Envisagez-vous une loi-cadre renforçant la lutte contre les violences faites aux
femmes ?
Réponse Olivier Besancenot
Je suis partisan du vote d’une nouvelle loi cadre contre les violences. Comme la LCR,
je soutiens la proposition de loi cadre du Collectif national pour le Droit des Femmes
(CNDF) qui prévoit notamment :
* la création de tribunaux de la violence à l’encontre des femmes. Ils seraient
compétents, en matière pénale, pour juger les atteintes volontaires à l’intégrité
morale, physique et sexuelle des femmes. En matière civile, ils seraient
compétents pour traiter les affaires de filiation, séparation, garde des enfants,
dès lors qu’elles sont liées à des violences.
* la création de trois types de structures d’accueil. D’abord, des centres d’accueil
et d’information immédiate, pour aider les femmes, quelles que soient les
violences qu’elles subissent, et assurer un hébergement d’urgence. Cet accueil
est d’une grande importance, car la plupart des violences restent totalement
tues et très peu font l’objet d’une plainte. Ensuite, des centres d’hébergement
de court séjour, dans lesquels les femmes pourront être accueillies. Enfin, des
centres d’hébergement de moyen et long séjour, permettant aux femmes de se
reconstruire. Chaque département devrait mettre en place au moins un centre
de chacun de ces trois niveaux.
- Quelles mesures concrètes proposez-vous pour parachever l’application effective de
la loi de 2001 sur l’interruption volontaire de grossesse, pour rendre la contraception
réellement accessible à toutes, et pour que soit dispensée aux jeunes filles et aux jeunes
gens l’éducation à la prévention des grossesses précoces et des maladies sexuellement
transmissibles ?
Réponse Olivier Besancenot
Il faut donner les moyens budgétaires nécessaires à l’application intégrale de la loi du
4 juillet 2001 ainsi qu’au fonctionnement des Unités hospitalières qui pratiquent les
IVG et à la création d’Unités spécialisées extra-hospitalières dévolues à la
contraception, à l’IVG et à la prévention des IST, au développement de la pratique de
l’IVG médicamenteuse hors hôpital, en particulier dans les Centres de Planification
Familiale (CPEF). Il faut également prévoir la revalorisation de la tarification de
l’acte d’IVG ainsi que des campagnes nationales annuelles d’information à la
contraception en coordination avec les régions et les départements et le
remboursement de tous les moyens contraceptifs sur ordonnance.
DROITS DES ÉTRANGERS
- Vous engagez-vous à faire abroger les lois des 26 novembre 2003 (maîtrise de
l’immigration) et 24 juillet 2006 (immigration et intégration) ?
Réponse Olivier Besancenot
OUI
- Etes-vous favorable à la suppression des visas de court séjour ?
Réponse Olivier Besancenot
OUI
- Rétablirez-vous le champ d’application de l’attribution de plein droit de la carte de
résident de dix ans ?
Réponse Olivier Besancenot
OUI
- Proposerez-vous la reconnaissance immédiate du droit de vote à tous les résidents
étrangers aux élections locales ?
Réponse Olivier Besancenot
Oui. En fait, je suis favorable à un droit à la citoyenneté détaché de la nationalité et,
donc, au droit de vote ainsi qu’à l’éligibilité des résidents étrangers (y compris hors
UE) à toutes les élections.
- Etes-vous favorable à la régularisation de tous les sans papiers présents sur le
territoire français au 1er juin 2007 ?
Réponse Olivier Besancenot
Oui. Les diverses lois restrictives sur l’immigration n’ont pas eu pour effet (ni, sans
doute, pour objectif réel ...) de stopper l’arrivée d’immigrés mais, simplement, de
transformer les immigrés en... immigrés clandestins, donc fragilisés et soumis à la
surexploitation.
A rebours des évolutions législatives actuelles, je suis pour la libre circulation des
personnes, le droit au séjour et à l’installation.
- Ferez-vous interdire toute mesure de « double peine » ainsi que toute mesure
d’éloignement portant atteinte aux droits à la santé, à l’éducation et à la vie familiale
normale ?
Réponse Olivier Besancenot
Oui, absolument. C’est là une réponse indigne et barbare.
- Vous engagez-vous à abolir les « procédures prioritaires » en matière de droit
d’asile, à faire de l’OFPRA une instance réellement indépendante et à rétablir le droit au
travail pour les demandeurs d’asile ?
Réponse Olivier Besancenot
Oui.
DROITS SOCIAUX
- Vous engagez-vous à faire abroger le « Contrat Nouvelles embauches » et à limiter
plus strictement le recours aux formes précaires de contrats de travail ?
Réponse Olivier Besancenot
Oui. Pour moi, le seul contrat de travail doit être le CDI à temps plein. Le temps
partiel éventuel ne peut être que volontairement choisi ce qui implique l’automaticité
du retour à temps plein sur demande de l’intéressé. Le retour à l’intérim doit être
strictement réglementé et limité aux cas d’absence non prévues des salariés
statutaires.
- Etes-vous favorable à l’ouverture immédiate d’une négociation avec les
organisations syndicales pour instaurer une Sécurité sociale professionnelle ?
Réponse Olivier Besancenot
Oui. Mais le pouvoir politique ne peut se dispenser de légiférer. Je propose la création
d’un fonds de sécurité sociale professionnelle destiné à maintenir, en cas de défaillance
des entreprises, le contrat de travail et le salaire, fonds financé par une (nouvelle)
cotisation patronale.
- Envisagez-vous l’affectation d’impôts progressifs au rétablissement de l’égalité
territoriale, notamment de l’égalité des droits dans les quartiers populaires et de l’égalité
d’accès aux services publics dans les zones rurales ?
Réponse Olivier Besancenot
Oui. Contrairement aux idées reçues, ce n’est pas à cause de « l’insécurité » régnant
dans les quartiers populaires que les services publics les désertent mais parce que les
services publics désertent les quartiers populaires que l’insécurité (notamment
sociale) s’instaure.
Il revient aux pouvoirs publics d’assurer l’égalité d’accès aux services publics, cette
égalité ne peut être assurée que dans le cadre du budget nationale ou de dotations
égalitaires, et financées par l’impôt (progressif) sur le revenu.
- Quelles mesures comptez-vous prendre pour rendre effectif le « droit au logement
opposable », et en particulier pour faire respecter par toutes les communes l’obligation de
construction de logements sociaux, de logements d’urgence et d’accueil des gens du
voyage ?
Réponse Olivier Besancenot
Il faut d’abord accroître l’offre du parc locatif public et social, ce qui passe par la
création d’un vaste service public du logement chargé de la construction et de
l’attribution de logements sociaux, en commençant par les 900.000 logements
manquants.
Il faut, ensuite, appliquer enfin la loi de réquisition des logements vacants qui, pour la
majorité d’entre eux, n’appartiennent pas à des propriétaires privés mais à des
« investisseurs institutionnels (banques, compagnies d’assurance, etc.) qui préfèrent
ne pas les louer et spéculer à la hausse.
Concernant la construction de logements sociaux, il faut appliquer la loi et considérer
les municipalités qui n’appliquent pas le quota de 20% comme des délinquants que je
propose de sanctionner en rendant inéligibles les maires en question.
EUROPE
- Proposez-vous de conférer au Parlement européen une plénitude de compétence, y
compris d’initiative législative, notamment en matière des libertés publiques ?
Réponse Olivier Besancenot
C’est effectivement la logique de la construction réelle d’une Europe démocratique et
sociale. Encore faut-il qu’existe un projet commun partagé ! Pour nous, cela ne peut
passer que par l’accord sur le principe d’harmonisation sociale par le haut (reprise,
dans chaque domaine, des dispositions du pays où elles sont les plus favorables) et sur
un processus constituant permettant de dégager un mode de fonctionnement commun
approuvé par les peuples.
- Proposerez-vous l’institution d’une réelle responsabilité politique d’un Exécutif
européen devant le Parlement européen ?
Réponse Olivier Besancenot
Oui. Mais, encore une fois, cela suppose qu’ait été dégagé - et validé par les peuples -
un cadre commun ...
- Etes-vous favorable à l’élaboration d’un droit social européen sur les bases du
« principe de faveur » et de la reconnaissance de conventions collectives européennes ?
Réponse Olivier Besancenot
Un droit social européen unifié ne peut constituer qu’un progrès social pour tous,
c’est-à-dire la reprise dans chaque domaine (droit du travail et conventions
collectives, rémunérations, logement, protection contre les licenciements et la
précarité, temps de travail, protection sociale, etc...) des dispositions en cours dans le
pays européen où elles sont le plus favorables.
Le premier exemple, c’est l’instauration d’un SMIC européen en commençant par
l’instauration d’un SMIC dans les pays qui n’en n’ont pas, puis par l’instauration
d’un SMIC européen en termes de parité de pouvoir d’achat (donc, tenant compte de
niveaux de vie aujourd’hui différents) puis, enfin, un SMIC à valeur unique.
- Proposerez-vous l’instauration d’un régime spécifique des services d’intérêt général
excluant toute application du droit commun de la concurrence ?
Réponse Olivier Besancenot
D’abord une question de terminologie : la notion de « service d’intérêt général » a été
concoctée précisément pour liquider celle de « service public ». Il s’agit ni plus ni
moins que d’un service minimum vraiment minimum, toutes les activités
potentiellement profitables étant ouvertes à la concurrence et aux appétits du secteur
privé. Cette démarche exclut évidemment à terme les mécanismes de péréquation
tarifaire qui, seuls, peuvent garantir un accès égal au service public.
Je suis donc partisan de services publics fondés sur le monopole public, ce qui
implique la réappropriation publique (renationalisation) des secteurs privatisés et la
nationalisation de nouveaux domaines.
- Agirez-vous pour donner à l’Europe les moyens de réduire significativement les
inégalités sociales et territoriales en augmentant substantiellement le budget de l’Union
européenne ?
Réponse Olivier Besancenot
Oui. On ne peut pas se lamenter sur les délocalisations vers les nouveaux entrants et
leur refuser les moyens matériels du développement. Il faut un budget suffisant pour
subventionner ce développement, comme cela a été le cas, il y a quelques années, pour
des pays comme l’Espagne ou le Portugal.
Ce n’est qu’une fois cet effort accompli que l’on peut exiger de tous les pays le
respects de normes sociales et environnementales.
INTERNATIONAL
- Etes-vous favorable à la conditionnalité « droits de l’Homme » de tous accords
commerciaux, financiers et technologiques passés par la France avec des Etats étrangers, et
par l’UE avec des pays tiers ? Quels mécanismes envisagez-vous pour assurer le respect
effectif de ces clauses ?
Réponse Olivier Besancenot
Oui. Mais, au bout du compte, le respect des droits de l’homme dépend
essentiellement des luttes menées dans ces pays par le mouvement social et la société
civile. La priorité doit donc être donnée au soutien aux associations et ONG locales.
D’autant qu’il n’est pas sûr que, vu leur passé colonial et leur présent impérialiste
et/ou néocolonial, certains des pays du « cœur » de l’UE soient très bien placés pour
donner des leçons en termes de droits de l’homme. Il suffit de se rappeler la complicité
de l’Etat français avec les génocidaires rwandais !
- Etes-vous favorable à l’annulation immédiate et inconditionnelle de la dette des
pays du Sud sans incidence négative sur le montant des aides publiques au développement ?
Réponse Olivier Besancenot
Oui. Cette dette a déjà été remboursée plusieurs fois. Elle soumet ces pays aux diktats
de la Banque mondiale et du FMI, qui imposent leurs plans d’ajustement structurels :
coupes dans les budgets sociaux, libéralisations et privatisations qui permettent la
main mise des multinationales occidentales sur les ressources locales. Plus
généralement, le service de la dette détruit les économies locales, les orientant
exclusivement vers l’exportation (pour se procurer des devises) au détriment de la
satisfaction des besoins des populations
- Quels engagements précis pouvez-vous prendre pour la conduite d’une politique de
« co-développement » qui ne soit pas que verbale ?
Réponse Olivier Besancenot
A minima, il faudrait que la France réalise effectivement les « objectifs du millénaire »
auxquels elle a souscrit et consacre à,7% du PIB à l’aide au développement. Mais les
mesures les plus efficaces de développement sont l’annulation de la dette et la mise
hors d’état de nuire des sociétés françaises comme Total, Bolloré, Vivendi et Bouyghes
qui pillent les pays du Sud.
- Quelles mesures entendez-vous prendre pour amener la France et l’Union
européenne à garantir, conformément aux résolutions des Nations unies, l’existence d’un
Etat palestinien viable et la sécurité de l’Etat d’Israël ? Êtes-vous favorable à l’envoi d’une
force internationale d’interposition ?
Réponse Olivier Besancenot
La première chose doit être l’exigence du retrait des troupes d’occupation israéliennes
des Territoires occupés et de l’application par Israël de toutes les résolutions de
l’ONU. Ces exigences doivent être appuyées par la suspension, tant qu’elles n’auront
pas été mises en pratique, des accords de partenariat entre l’UE et Israël.
Je ne suis pas favorable à la présence de nouvelles troupes d’occupation occidentales
dans la région donc, en particulier, à une force d’interposition internationale.
- Quelles mesures entendez-vous prendre pour que la France et l’Union européenne
fassent entendre leur voix sur le respect des droits de l’Homme en Tchétchénie ?
Réponse Olivier Besancenot
Il faut appuyer l’exigence du respect des doits de l’homme, du retrait des troupes
russes et du respect de la souveraineté nationale du peuple tchétchène par des
pressions internationales (diplomatiques et économiques) sur la Russie. Ces exigences
doivent aussi se traduire par un soutien aux mouvements et forces politiques et
associatives qui, en Tchétchénie, luttent pour la souveraineté nationale.