C’est avec la plus vive préoccupation que l’Union Syndicale Solidaires prend connaissance du rapport CAMDESSUS sur la « modernisation du Livret A ». Le gouvernement n’a pas choisi par hasard l’ancien patron du fonds monétaire international qui a à son actif quelques uns des plus grands échecs de l’institution, Argentine, Mexique, Indonésie ou encore la privatisation de l’eau du Ghana qui a coupé l’accès à l’eau potable à la majorité des gens.
La recette appliquée au Livret par la commission Camdessus A est directement issue des mêmes méthodes, on l’a traité comme n’importe quel autre produit bancaire ou commercial, ce qu’il n’est pas.
En remettant en cause un système de financement social vertueux, fondé sur la solidarité et l’Epargne garantie par l’Etat, ce rapport est porteur de ferments d’inégalités et d’injustices.
Deux exemples :
Accessibilité bancaire : la préconisation de mettre fin au fonctionnalités de bancarisation des plus modestes. Rappelons que les dépôts et retraits sont admis dans les deux réseaux à partir de 1,5 € et que l’émission de chèques de banque est gratuite jusqu’à 1000 €. Mr Camdessus prône le renvoi de tous les usagers du Livret A comme compte courant vers les modalités de « droit au compte » véritable parcours du combattant qui ne fut utilisé que par 30 000 personnes en 2006 quand près d’1 400 000 d’opérations sont effectuées mensuellement sur les livrets de - de 152 euros.
Logement social : Le rapport préconise d’associer les « grands acteurs bancaires » à la collecte et au partage de la ressource du Livret A, ceux la même qui sont en train d’altérer durablement le système financier à cause de leur convoitise et de leur irresponsabilité dans la crise des subprimes américaines. Les faits sont pourtant têtus, la Caisse des Dépôts et Consignations, contrôlée par le parlement propose des prêts aux collectivités à des taux parfaitement compétitifs, autour de 3,60% avec en sus une garantie de l’Etat, assez efficacement et dans l’intérêt général, ce qui est intolérable et preuve en est aujourd’hui faite, impossible pour les forces du marché.
Les vingt points du rapport sont à l’aune de ces deux exemples avec en ligne de mire les 116 milliards d’encours convoités par des banques en mal de liquidités et de garanties que le gouvernement est prêt à leur accorder. La Caisse des Dépôts est aussi visée à travers cet assaut en règle de son produit phare, après l’affaire des achats d’action d’EADS, la ficelle est décidément bien grosse pour descendre la seule vraie institution de régulation financière à la disposition de l’Etat et contrôlée par le parlement.
L’Union Syndicale Solidaires dénonce ce rapport de circonstances teinté d’un libéralisme nauséeux qui menace directement les plus modestes et participera à toutes les initiatives unitaires engagées pour la défense du Livret A et du logement social.
le vendredi 21 décembre 2007