Communiqué d’ATTAC-France
Solidarité internationale avec Sonia Jebali, ex-syndicaliste de Latelec en Tunisie, à nouveau en grève de la faim
En 2011, dans le sillage de la révolution en Tunisie, de nombreuses luttes éclatent dans les entreprises du secteur privé. Sonia Jebali est l’une des travailleuses mobilisées à SEA-Latelec, filière tunisienne de l’entreprise française Latecoère, fournissant des avionneurs comme Airbus, Boeing, Bombardier ou Dassault.
Dans l’entreprise délocalisée qui emploie majoritairement des femmes, les travailleuses du site de Fouchana imposent un syndicat UGTT et exigent des meilleures conditions de travail ainsi que le respect de leur dignité.
Elles gagnent de sérieuses avancées avant que les managers engagent une répression anti-syndicale sévère et le licenciement de dix ouvrières. Après une longue lutte et 27 jours de grève de la faim de deux travailleuses, en juin 2014, le patronat est contraint à respecter le droit du travail : les licenciées sont réintégrées, sauf les déléguées syndicales Monia Dridi et Sonia Jebali.
Très déterminées face à la pression patronale et au sexisme, les travailleuses ont montré que les multinationales ne pouvaient continuer de bafouer les lois en toute impunité.
Si la lutte est emblématique du point de vue des mouvements sociaux et syndicaux, le patronat semble s’être donné le mot pour isoler les syndicalistes qui, depuis, peinent à retrouver un emploi.
Aujourd’hui, la solution pour Sonia Jebali serait d’être employée dans la fonction publique. Face aux embûches pour y parvenir, elle entame le 17 juin 2019 une seconde grève de la faim dans les locaux de la Ligue tunisienne de défense des droits de l’Homme (LTDH), avec Besma Mahmoudi, licenciée pour avoir essayé de fonder un syndicat.
Attac France, qui a soutenu la lutte des travailleuses de Latelec, exprime, cinq ans après, sa solidarité avec Sonia Jebali et avec Besma Mahmoudi.
Attac appelle toutes les organisations qui se sont impliquées dans les comités de soutien tunisien et international à se mobiliser, comme par le passé, aux côtés des camarades tunisiennes, afin qu’une solution soit trouvée d’urgence dans le respect de leur dignité.
Nous interpellons les autorités tunisiennes et l’UGTT , afin de répondre à leurs revendications et leur permettre de trouver un emploi stable dans la fonction publique.
jeudi 4 juillet 2019
Communiqué du NPA
Sonia Jebali à nouveau en grève de la faim : du travail pour les syndicalistes tunisiennes blacklistées !
Cinq ans après la lutte internationale menée par Sonia Jebali et ses camarades de l’usine Latelec pour l’amélioration de leur condition de travail et contre la féroce répression antisyndicale menée par cette filiale de Latécoère cliente de Airbus et de Dassault Aviation, Sonia est à nouveau en grève de la faim pour revendiquer du travail dans la fonction publique.
En 2011, au moment de la révolution qui a fait chuter Ben Ali, l’ancien dictateur tunisien, Sonia Jebali monte un syndicat UGTT (Union générale tunisienne du travail) combatif et soutenu par l’ensemble des ouvrierEs de l’usine. Le syndicat stoppe les multiples violations commises à l’encontre des travailleurs/ses, mais la répression patronale s’abat contre les ouvrières et les syndicalistes les plus combatives qui sont licenciées. Elles mènent la lutte, créent des comités internationaux de solidarité avec des syndicats et partis, dont le NPA, entament des tournées en particulier en France où se trouvaient les donneurs d’ordre et se mettent en grève de la faim. Les ouvrières sont réintégrées, mais pas les syndicalistes.
Depuis, Sonia Jebali s’acharne à retrouver du travail, mais elle est blacklistée dans toutes les entreprises privées du pays. Atteinte d’une maladie grave, non prise en charge par la sécurité sociale tunisienne et qui l’oblige à suivre un régime alimentaire sévère et très cher, elle demande à être embauchée dans la fonction publique pour ne pas mourir de faim.
Le NPA apporte son entière solidarité à Sonia Jebali en grève de la faim depuis le 17 juin à la Ligue tunisienne des droits de l’homme, ainsi qu’à Besma Mahmoudi une autre tunisienne privée d’emploi qui a également entamé une grève de la faim dans les mêmes locaux.
Le NPA dénonce la politique antisyndicale des autorités tunisiennes et interpelle l’UGTT, la puissante centrale syndicale tunisienne, afin de trouver d’urgence une solution pour Sonia Jebali et Besma Mahmoudi.
Montreuil le jeudi 27 juin 2019